Mohamed Alami Lazraq, PDG du groupe Alliances. Le groupe Alliances a vu son chiffre d'affaires progresser légèrement pour atteindre 4,27 milliards de dirhams. Dans les sept prochaines années, il compte investir 52,5 milliards de dirhams, ce qui lui donnera une nouvelle dimension. C ertains analystes ne cachent pas leur déception, en voyant Alliances développement immobilier réaliser un chiffre d'affaires 2013 de 4,27 milliards de dirhams. C'est le cas notamment chez BMCE Capital Bourse où les prévisions étaient assez optimistes pour prévoir quelque 2,81 milliards de dirhams. Mais c'était sans compter l'importante baisse d'Alliances Darna qui subit une baisse de 16% de son chiffre d'affaires à quelque 2,21 milliards de dirhams en 2013 par rapport à l'exercice précédent. La faible croissance qui résulte de cette forte chute de la principale filiale d'Alliances est également perceptible sur les marges. Ainsi, le résultat d'exploitation ne progresse que de 2,3% à 1,36 milliard de dirhams. Mais, s'il y a un poste qu'Alliances doit surveiller c'est bien son résultat financier, fruit surtout d'un endettement qui se maintient au même niveau que l'année dernière. Ainsi, ce solde affiche un déficit de 439 millions de dirhams, soit 17 millions de dirhams de plus que l'exercice précédent. Par ailleurs, l'importante plus-value de 390 millions de dirhams réalisée en 2012 dans la cession de 7% du capital d'Alliances Darna au RCAR n'est plus d'actualité. De sorte que le résultat non-courant d'Alliances n'est plus que de 5 millions de dirhams en 2013. Au final, la capacité bénéficiaire d'Alliances accuse une baisse de 34% pour se situer à quelque 580 millions de dirhams. A ce niveau également, il faut noter qu'un léger retrait de la plus-value de cession des 7% d'Alliances Darna aurait permis de constater une nette amélioration du RNPG. En ne tenant pas compte de cet événement exceptionnel, ce dernier se serait apprécié de quelque 11% au cours de l'exercice 2013. Evidemment, comme pour tout promoteur immobilier, les analystes s'attardent autant sur le bilan que sur celui du compte de résultat. Ainsi, au niveau du bilan, on constate que le fonds de roulement stagne pratiquement à 10,6 milliards de dirhams, alors que le besoin en fonds de roulement (BFR) s'alourdit de 6,6% pour atteindre 12,4 milliards de dirhams. Evidemment, cela se ressent sur la trésorerie d'Alliances qui ressort un déficit de 1,8 milliard de dirhams, en aggravation de 65%. Il ne saurait en être autrement du fait des importants investissements que réalise le groupe, notamment pour l'élargissement de son assiette foncière et de la production. Ainsi, les stocks sont en croissance de 17,2% pour atteindre 11,38 milliards de dirhams. De même, l'Etat doit à Alliances quelque 2,4 milliards de dirhams. Mais, selon Mohamed Alami Lazraq, «le groupe travaille dans le processus de recouvrement, lui permettant de réduire sensiblement les délais». Par ailleurs, comme tous les promoteurs immobiliers, Alliances surveille de près son endettement. Mais cette année, sous la pression de l'activité, sa dette nette a augmenté de 8,3% pour atteindre 7,76 milliards de dirhams, en dépit d'un léger recul de l'endettement à long et moyen terme à 5,9 milliards de dirhams. Ce poste de la dette est d'autant à surveiller que le groupe a de grandes ambitions aussi bien au Maroc qu'en Afrique. En effet, «Alliances compte investir 52,5 milliards de dirhams entre 2014 et 2020 dans plusieurs projets». Or, tous ces projets pèseront lourdement sur la trésorerie de l'entreprise, à cause du décalage entre la constitution de l'assiette foncière, l'élaboration des projets et la vente des biens immobiliers. Dans les autres segments d'activité, notamment l'ingénierie, toute augmentation d'activité alourdit le besoin en fonds de roulement. Néanmoins, l'augmentation du BFR est une contrainte qui s'impose chez ce groupe en très forte croissance. En effet, à fin 2013, le chiffre d'affaires sécurisé du Groupe, devant être réalisé au cours des trois prochaines années, s'établit à MAD 13,7 milliards de dirhams, compte tenu des nombreux projets en cours. Ainsi, dans le social, il est attendu 2,8 milliards de dirhams. Dans le résidentiel et le golfique, le cumul est de 2,9 milliards de dirhams, avec notamment Sindibad, Taghazout et Terrasses Dar Essalam. Le carnet de commande pour le pôle prestations de services et construction est de l'ordre de 8,5 milliards de dirhams.