L'équipementier finlandais a décidé de voir les choses autrement. Il veut, en effet, se rapprocher encore mieux de ses clients. Détails. Depuis quelque temps, Nokia se fait plus rare sur le champ médiatique (campagnes publicitaires, sponsoring…) qu'auparavant. Pour les responsables de l'équipementier finlandais, ce n'est qu'une perception. Nokia n'investit pas moins, c'est juste qu'il fait les choses différemment. «Nokia a décidé de se concentrer sur les points de vente et la distribution pour s'assurer que le client qui choisit la marque bénéficie des meilleurs services et produits. Nokia souhaite se rapprocher de ses clients», explique Chris Brown, le président de Nokia pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA). L'équipementier a déjà commencé par installer un «Nokia Care Shop», un magasin dédié au service après-vente, à l'exposition et l'essai des produits. Le premier magasin du genre a été inauguré à Casablanca. L'équipementier ne cache pas son intention d'étendre cette expérience dans d'autres villes du Maroc. Les services liés à des contextes L'équipementier entend donc mettre le paquet sur ce volet. Il souhaite par ailleurs se pencher aussi sur les services Internet qui devront constituer le «nerf» de la guerre entre concurrents dans les prochaines années. Chat, blogs, mailing, partage de photos… Autant de services qui devront connaître un développement sur le marché. Et Nokia entend bien se positionner dès à présent sur ce créneau. Il s'associe pour cela aux trois opérateurs du marché. «Nous partageons avec ces opérateurs des objectifs de développement de communication. Avec leur collaboration, nous jouons un rôle pour définir une nouvelle étape du business des services Internet mobile», confie Chris Brown. Les trois opérateurs sont des opérateurs 3G. Le développement de ces services ne devrait donc pas poser de problèmes. «C'est déjà une base qui nous mène sur le bon chemin», ajoute le patron de Nokia pour la région MENA. Les services Internet mobile sont donc une opportunité à saisir par tout le monde, équipementiers, opérateurs mais aussi consommateurs. La prochaine étape consistera à mettre l'accent sur les services liés à des contextes. «Le but est de donner du contenu en relation avec le contexte et le lieu où l'on se trouve», indique Brown. Le marché de l'informel ne risque-t-il alors pas de chambouler les ambitions de Nokia au Maroc, sachant que ses produits sont largement diffusés sur ce circuit parallèle? A cet égard, le top-management de Nokia est assez confiant. «Dans n'importe quel business, il existe un niveau de marché parallèle qui est très difficile à éviter. Cependant, les clients qui recherchent la qualité des produits n'iront pas s'approvisionner sur ce marché qui peut représenter des risques au niveau des logiciels, des batteries…», avance le patron de Nokia pour la région MENA. «D'où l'intérêt de se focaliser davantage sur nos points de vente pour assurer toutes les garanties à nos clients». Nokia compte bien mobiliser les moyens financiers et humains nécessaires pour le faire. Le Maroc est pour Nokia un marché important. D'autant qu'il est considéré comme un pays leader dans la région en matière de développement technologique. «Le Maroc passe par une phase de marché de volume à une phase de marché de valeur basé sur les services», constate Brown. Nokia, l'un des équipementiers, l'accompagne dans ce sens. Mais de nouveaux concurrents commencent à le rejoindre dans la sphère multimédia qui permet d'aboutir à plus de convergence. Samsung, Sony Ericsson… sont de plus en plus agressifs sur le marché marocain. Cette concurrence ne semble pas ébranler pour autant l'opérateur finlandais. «Nous étions les premiers à lancer ces terminaux sur le marché. Le fait que des concurrents nous aient emboîté le pas prouve que nous sommes sur la bonne voie et qu'il faut renforcer notre activité dans ce sens», conclut Harry Leinonen, le directeur de Nokia Afrique du Nord. ◆