Lahcen Daoudi a répondu devant la presse que le gouvernement n'a pas de liste des expatriés fiscaux, qu'il n'a pas les moyens d'en avoir. C'est ce qu'on appelle être sérieux. C'est exactement ce que j'ai écrit dés le début de cette polémique inutile. Mais il faut rappeler à notre ami Daoudi, qui est économiste de formation que c'est le Chef du gouvernement qui a lancé la polémique. Cela devient une mascarade, parce que Benkirane a récidivé en accusant Chabat de toucher des pots de vin sur les marchés publics. Soit il a des preuves et il devrait démissionner puisqu'il ne les a pas transmises à la justice, soit c'est du vent et c'est très grave. Ledirigeant Istiqlalien va encore porter plainte. A ce rythme là, Benkirane passera plus de temps devant les juges qu'à son bureau. L'habit d'homme d'Etat est apparemment trop grand pour lui. Dans le poste qui est le sien, on ne parle qu'à bon escient. La langue de bois est presque une nécessité et c'est le journaliste qui le dit. Benkirane dit que l'opposition et la presse cherchent à brouiller l'image de son expérience et mais que le peuple le soutient. Depuis sa nomination, toutes les polémiques sont parties de ses propres déclarations. L'opposition conteste le retard dans la production législative, la manière de procéder à la décompensation. Elle est dans son rôle, en démocratie l'opposition présente des alternatives aux politiques mises en oeuvre. Mais ces discussions de fond ne sont même pas audibles, parce que le Chef du gouvernement alimente les écrans de fumée en multipliant les attaques personnelles contre ses adversaires. C'est un comportement qui invalide l'ensemble de la classe politique. Les citoyens ont adhéré massivement à la nouvelle constitution. Ils sont déçus par la tournure des choses. Encore une fois, il est injuste de mettre toutes les difficultés sur le dos du gouvernement. Des décisions impopulaires doivent être prises et elles l'auraient été quelle que soit la majorité. On attend du Chef du gouvernement qu'il explique sa politique, pas qu'il accuse à tort et à travers ses adversaires. Cette mascarade doit cesser. Il y va de la stabilité du Maroc.