Miguel Ángel Rodríguez Mackay* Avant-hier, alors que je venais à peine d'arriver à Rabat, la capitale du Maroc, un communiqué de la République du Panama est arrivé comme un éclair dans ma boîte de réception WhatsApp. Ce communiqué annonçait la décision du gouvernement de ce pays important d'Amérique centrale de suspendre ses relations diplomatiques avec l'autoproclamée République arabe sahraouie démocratique (RASD), ou simplement "RASD", qui, comme on le sait, n'existe pas aux yeux du droit international et n'est pas reconnue par l'Organisation des Nations unies. En d'autres termes, elle n'a aucune existence juridique et ne figure pas parmi les 193 Etats membres de l'ONU. La décision du Panama s'ajoute à la tendance internationale écrasante qui, ces derniers temps, reconnaît, d'une part, la souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara occidental et, d'autre part, confirme son plein soutien à la proposition d'autonomie du Sahara marocain formulée par Rabat et soumise à l'ONU en 2007. Il convient de souligner que cette récente suspension des relations avec la RASD par le Panama confirme la politique d'Etat de la majorité des nations du monde, qui adoptent une position cohérente et conforme au droit international — une politique que le Pérou avait suivie sous ma direction comme ministre des Affaires étrangères. Ce droit international régit les interactions interétatiques dans le cadre de l'ONU, le seul espace légitime de la communauté internationale juridiquement organisée depuis la signature de la Charte de San Francisco en 1945, le traité constitutif de l'ONU, et la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, le principal instrument mondial qui régule les relations entre les Etats, ces derniers étant les sujets exclusifs et primordiaux du droit international. Cet attribut exclusif n'a jamais été accordé à la RASD, entité inexistante. Il ne faut pas perdre de vue que la RASD a été une invention du Front Polisario et de l'Algérie, qui fournit toute la logistique nécessaire aux dirigeants visibles de cette organisation, des dirigeants qui sont hautement contestés et accusés d'avoir commis divers crimes. Ces derniers sont également financés sans ambiguïté par le régime algérien, dont l'objectif a toujours été de miner l'intégrité territoriale du Maroc dans le but frénétique d'acquérir un accès géopolitique à l'Atlantique, un attribut qu'elle ne possède pas. Cependant, les temps continuent de changer, et l'Algérie devrait faire preuve de sagesse dans cette région d'Afrique du Nord. Sa persistance à soutenir l'inexistante RASD n'a conduit qu'à aggraver la situation déjà précaire de la minorité sahraouie, qui reste retenue dans les camps de Tindouf sans aucun projet de vie visible. Ces personnes souffrent d'une frustration profonde et d'un désespoir complet en constatant que, de l'autre côté de la frontière, la grande majorité du peuple sahraoui vit en paix, choisit démocratiquement ses autorités locales et progresse dans la liberté et avec une qualité de vie digne au Maroc. C'est une réalité que j'ai pu constater de mes propres yeux dans leur patrie historique et éternelle. *(Ancien ministre des Affaires étrangères du Pérou et spécialiste des relations internationales)