Après avoir présenté sa démission, l'ex chef de la diplomatie péruvienne est revenu sur les dessous du volte-face de son pays au sujet de la reconnaissance du polisario. Dans une interview accordée au site d'information argentin "Infobae", l'ancien ministre péruvien des Affaires étrangères, Miguel Rodriguez Mackay, sort de son silence au sujet de l'affaire de la rupture des relations avec la «RASD», annoncée le 18 août, puis leur rétablissement depuis le 15 septembre. Connu pour son soutien à l'intégrité territoriale et la souveraineté du Royaume du Maroc sur son Sahara, recherches à l'appui, Rodríguez Mackay, expert en droit international, a présenté sa démission au gouvernement de Pedro Castillo le 9 septembre. Des différends en matière de politique étrangère avec le président de la République ont fini par l'écarter du poste qu'il occupait depuis une trentaine de jours. «La politique étrangère est dirigée par le président Pedro Castillo. J'ai expliqué au président et à son équipe au Palais du gouvernement que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) autoproclamée n'est que la conséquence d'un processus préparé par le Polisario, avec le soutien de l'Algérie. Le peuple sahraoui compte environ 400.000 personnes, dont 360.000 vivent au Sahara marocain et les 40.000 autres à Tindouf, sur le territoire algérien. Où est donc l'Etat sahraoui ? Un élément fondamental pour qu'un Etat soit constitué est qu'il doit avoir une nation et un territoire», a dit Mackay, en réponse aux questions de l'interviewer. Suite à ces arguments, qui sont loin d'être motivés par des intérêts supposés avec le Maroc, comme prétendu par le Polisario et la formation politique de Pedro Castillo "Peru Libre", le chef d'Etat péruvien a ordonné d'activer le retrait de la reconnaissance de la "RASD", à en croire Mackay.«Je suis un universitaire et un chercheur. En tant qu'expert en droit international, je suis parvenu à des conclusions que j'ai fait connaître au président. (...) Ayant une vision claire du droit international sur ce que signifie le Sahara marocain, ce serait incohérent pour moi d'avoir une position contraire à mes convictions », a-t-il expliqué. Depuis le 8 septembre, Pablo Castillo a clairement annoncé, dans un tweet, son désaccord avec la décision prise le 18 août, dans laquelle il avait décidé de « retirer sa reconnaissance à cette pseudo entité fictive et de rompre toute relation avec elle, tout en exprimant son soutien à l'initiative d'autonomie au Sahara marocain ». Le président a ensuite nommé Cesar Landa pour remplacer Mackay. Le nouveau ministre des Affaires étrangères a annoncé le 15 septembre le rétablissement des relations avec le Polisario.