L'ancien ministre péruvien des Affaires étrangères, Miguel Rodriguez Mackay, a brisé son silence au sujet de l'affaire de la rupture des relations avec la «RASD», annoncée le 18 août. «Le retrait de la reconnaissance de la RASD était une décision de Pedro Castillo», a révélé l'ex-chef de la diplomatie, dans une interview publiée le lundi 19 septembre. «La politique étrangère est dirigée par le président. J'ai expliqué au président et à son équipe au Palais du gouvernement que la République arabe sahraouie autoproclamée, en réalité, est la conséquence d'un processus préparé par le Polisario, avec le soutien de l'Algérie, et que le peuple sahraoui compte environ 400 000 personnes, dont 360 000 vivent au Sahara marocain et les 40 000 autres à Tindouf, sur le territoire algérien. Où est donc l'Etat sahraoui ? Un élément fondamental pour qu'un Etat soit constitué est qu'il doit avoir une nation et un territoire», a indiqué Rodriguez Mackay. Une fois convaincu par ces arguments, le chef d'Etat péruvien a ordonné d'activer le retrait de la reconnaissance de la «RASD». Mackay a précisé que son action n'était pas motivée par de intérêts supposés avec le Maroc, comme a prétendu le Polisario et la propre formation politique de Pedro Castilo, Peru Libre. «Je suis un universitaire et un chercheur. En tant qu'expert en droit international, je suis parvenu à des conclusions que j'ai fais connaître au président. (…) Ayant une vision claire du droit international sur ce que signifie le Sahara marocain, ce serait incohérent pour moi d'avoir une position contraire à mes convictions», a-t-il déclaré. Presque trois semaines après avoir annoncé la rupture de Lima avec la «RASD», Mackay a été poussé à présenter sa démission. Pablo Castillo a clairement signifié, le 8 septembre dans un tweet, son désaccord avec la décision prise le 18 août. Le président a ensuite nommé Cesar Landa pour diriger la diplomatie péruvienne. Le nouveau ministre des Affaires étrangères a, d'ailleurs, annoncé le 15 septembre le rétablissement des relations avec le Polisario.