Puma Maroc a dévoilé « Laila », une égérie virtuelle créée pour représenter les Lions de l'Atlas. À 21 ans, cette jeune femme fictive, passionnée de football, de surf et de course à pied, est déjà une figure centrale de la communication de la marque. Derrière ce choix audacieux, une stratégie qui mêle innovation technologique et marketing d'influence, mais qui ne fait pas l'unanimité. Contrairement à une influenceuse traditionnelle, Laila n'a pas de contraintes personnelles, ni de risques d'écarts imprévus. Puma Maroc contrôle entièrement son image, garantissant un discours parfaitement aligné avec les valeurs de la marque. Avec ses publications soignées, Laila intrigue, en particulier auprès de la génération Z, fascinée par l'innovation digitale et les nouveaux usages de l'intelligence artificielle. Lire aussi | Eliminatoires CAN 2025 : le Maroc flagelle le Lesotho (7-0) De plus, elle est « disponible » en permanence, peu importe le lieu ou le moment, offrant une flexibilité inédite pour les campagnes marketing. En seulement quelques jours, son compte Instagram a déjà attiré des milliers de followers, témoignant de l'engouement pour ce type d'influenceur numérique. Une question d'authenticité Malgré l'attrait évident de cette stratégie, de nombreux observateurs s'interrogent. Une figure virtuelle peut-elle réellement créer un lien émotionnel fort avec le public ? Les influenceurs traditionnels séduisent par leur personnalité, leurs expériences vécues et leur spontanéité – des éléments difficilement reproduisibles par une intelligence artificielle. Laila pourrait ainsi manquer de cette authenticité qui permet aux consommateurs de s'identifier à une égérie. Si elle incarne à la perfection les valeurs et l'esthétique que Puma souhaite transmettre, certains doutent de sa capacité à établir une connexion sincère et durable avec le public. Lire aussi | On connait enfin le look des nouveaux maillots des Lions de l'Atlas [Vidéo] Un autre sujet sensible est la représentation des normes de beauté. Comme d'autres influenceurs virtuels, Laila affiche une apparence impeccable, correspondant aux standards modernes, mais souvent inatteignables. Cette perfection pourrait renforcer des idéaux irréalistes et accentuer la pression sociale liée à l'apparence, à l'opposé des messages d'inclusion et de diversité prônés par de nombreuses marques aujourd'hui. Une tendance qui gagne du terrain Puma n'est pas la seule marque à expérimenter ce type d'égérie. Dior, Chanel ou encore Samsung ont déjà intégré des avatars virtuels dans leurs campagnes publicitaires. Ces figures numériques marquent une étape importante dans l'évolution du marketing d'influence, mais elles soulèvent des questions éthiques sur la manipulation de l'audience et le rôle des influenceurs humains. Avec Laila, Puma Maroc a indéniablement marqué les esprits, mais cette stratégie audacieuse ouvre un débat plus large sur l'avenir du marketing. Entre innovation et risque de déconnexion émotionnelle, ces égéries virtuelles pourraient bien redéfinir les codes publicitaires. Alors, Laila est-elle l'avenir du marketing ou une simple curiosité technologique ? Le débat est ouvert.