En ce mois d'août, et à l'instar du thermomètre, le prix de l'or n'a pas cessé d'augmenter, pour atteindre 2 530 dollars l'once. Un sommet jamais atteint. En 5 ans, le prix de l'once a connu une hausse de 66%. Depuis le début de l'année en cours, la progression a été de 22%. Comment expliquer cette hausse continue, dans un contexte économique mondial marqué par une faible croissance, voire une stagnation ? Le métal jaune est en fait une valeur refuge en temps de crise conjoncturelle et surtout durable. L'incertitude est devenue le mot omniprésent dans la littérature économique mondiale des dernières années, traduisant ainsi un « climat global anxiogène ». A cela s'ajoute la baisse des taux d'intérêt. Presque toutes les monnaies sont appelées à se déprécier. Ce qui impacte négativement aussi bien les placements boursiers que l'épargne en général. L'instabilité et surtout les conflits armés durables renforcent l'attrait de l'or, « monnaie universelle » et sans frontière. Lors de la crise sanitaire mondiale due au Covid-19, et dans un contexte de fermeture des frontières et de confinement, le métal jaune avait déjà franchi la barre symbolique de 2 000 dollars l'once, dès le mois d'août 2020. Lire aussi | En raison de la sécheresse, les Zambiens sans électricité 17 heures par jour en septembre Cette année en cours, la hausse observée est étroitement liée à la tendance baissière des taux directeurs des grandes banques centrales, notamment la Réserve fédérale américaine. Les investisseurs bien informés misent sur le métal jaune moins assujetti aux fluctuations des prix. La baisse des taux rend les investissements en obligations moins rentables et donc moins attrayants. Le dollar s'est d'ailleurs déprécié au niveau international, au cours des derniers mois. Alors qu'au mois d'octobre 2023, le billet vert était échangé contre 10,30 dirhams, aujourd'hui, sa valeur a baissé à 9,37 dirhams. Or le métal jaune est libellé en dollars. La corrélation est donc évidente. La baisse de la valeur du dollar par rapport aux autres devises se traduit quasi-automatiquement par une hausse de valeur de l'or. Certes, la croissance de la demande mondiale de l'or est aussi un facteur à prendre en compte. La Chine et surtout la Russie sous sanctions internationales accroissent leurs réserves d'or pour faire face aux pressions externes et renforcer leur résilience dans le commerce international. Lire aussi | Sahara : un nouveau think tank international douche les espoirs algériens La hausse des prix de l'or est aussi un indicateur traduisant une tendance baissière des investissements dans l'économie réelle. C'est comme un retour à la tradition de la pratique de la thésaurisation. C'est là une tendance durable à intégrer dans le processus d'élaboration des prévisions, dans le cadre du prochain projet de loi de finances, déjà mis sur les rails.