Les investisseurs se tournent vers la valeur refuge qui culmine à plus de 1.400 dollars. Toutefois, la tendance de fond reste baissière, selon les analystes. Le cours de l'or a flambé à des niveaux record lors de ces derniers jours. Entre le 26 et le 28 août dernier, il a gagné 2%, avec un pic à 1.433 dollars l'once. En ces temps de troubles géopolitiques, les investisseurs placent leurs capitaux sur le métal précieux, qui constitue une valeur refuge. L'argent a également grimpé de 2,6% à 25,1 dollars l'once. En effet, le marché haussier de l'or semble être animé par l'hypothèse d'une intervention militaire en Syrie. Ceci a poussé les investisseurs à se tourner vers l'or, ultime valeur refuge, selon les analystes. Ainsi, après la poursuite de la chute depuis septembre 2012, le cours du métal a gagné autour de 20% au cours de l'été. Il peut ainsi être officiellement qualifié, selon les analystes de marché haussier, dont la définition est une hausse d'au moins 20% sur une période de temps restreinte. «Depuis juillet, si les investisseurs se sont progressivement réfugiés sur l'or, c'est essentiellement parce qu'ils craignent une crise profonde sur les marchés émergents. L'Inde et le Brésil sont dans une situation délicate et ils font partie des piliers du monde émergent symbolisé par l'acronyme BRICS», souligne à cet effet Harry Tchilinguirian, à la tête de la stratégie sur les matières premières chez BNP Paribas. Ce dernier ajoute que le deuxième facteur est le contexte géopolitique international : «La crise syrienne abrasive a dopé la demande en métaux précieux. Les investisseurs s'empressent de mettre leurs deniers à l'abri. La menace d'une grève des mineurs sud-africains qui exigent une revalorisation de leur salaire de base inquiète également les investisseurs, car cela pourrait générer une contraction de l'offre». Une tendance baissière de fond Pourtant, il est difficile de croire à la poursuite de cette tendance à la hausse sur le long terme, car selon les analystes, le métal jaune pourrait connaître à nouveau une baisse lors de la réduction à venir du rachat d'obligations américaines par la Fed. Tout d'abord, l'or a dégringolé pendant la majeure partie de l'année et historiquement, le cours de l'or est fortement corrélé à la politique monétaire américaine. En effet, les investisseurs ont tendance à aller chercher de l'or en tant que monnaie de substitution lors des périodes d'expansion monétaire, qui dévalorisent le dollar. À l'inverse, le dollar se revalorise et fait concurrence à l'or en tant que valeur refuge en temps de contraction monétaire. «Le rebond de l'or a actuellement atteint un niveau technique de résistance qu'il sera difficile de franchir. Par contre, l'or devrait baisser à plus long terme avec une réduction, puis une fin éventuelle du programme d'achat d'actifs (QE3) par la Federal Reserve», souligne pour sa part Harry Tchilinguirian. D'ailleurs, les tensions syriennes qui se sont légèrement apaisées en fin de semaine ont induit une inflexion à la baisse du métal de -0,7% qui est passé légèrement en dessous de la barre des 1.400 dollars l'once (1.398 dollars).