Un document élaboré par les analystes de BMCE Capital analyse l'impact de l'évolution des cours des métaux précieux et de base sur les opérateurs miniers marocains. Le contexte des marchés miniers en 2013 semble avoir été globalement contraignant pour les opérateurs marocains. C'est le principal constat d'une analyste livré par le département Analyse & recherche de BMCE Capital Bourse (BKB), sur les opérateurs miniers cotés à la place de Casablanca. L'analyse rappelle la tendance baissière affichée par les cours des métaux précieux durant le deuxième trimestre 2013, perdant leur statut de valeur refuge dans un contexte d'amélioration de la situation économique dans les pays émergents, de resserrement de la politique américaine et de surproduction par les pays producteurs. À titre d'exemple, le cours de l'or est passé de 1.390,9 dollars l'once au 1er juillet 2013, pour se fixer à 1.202,9 dollars en fin d'année, soit une contraction 13,5% sur cette période, tandis que le prix de l'argent affiche une contre-performance quasi-similaire, reculant de 12,6%. Pour leurs parts, les cours des métaux de base affichent une tendance haussière sur la même période, comme en témoigne la hausse de 14,9% du zinc, de 7,1% du plomb et de 6,9% du cuivre, profitant principalement de la reprise de la demande des pays émergents, notamment de la Chine. Une parité USD/MAD défavorable «Le contexte des marchés miniers en 2013 semble avoir été globalement contraignant pour les opérateurs marocains, qui auraient été également impactés par l'évolution défavorable de la parité dollar/dirham (USD/MAD) qui passe de 8,387 en début d'année à 8,059 à fin 2013», affirment les analystes de BKB avant de souligner que toutefois des contrats de couverture favorable sur les métaux et sur les devises auraient néanmoins permis d'atténuer cette situation. BKB note également que sur le volet opérationnel, Managem semble être toujours confronté au problème d'approvisionnement en eaux industrielles de sa mine d'Imiter, ce qui pourrait affecter son niveau de production. La montée en puissance escomptée de la production d'or à Bakoudou au Gabon et de cuivre à Jbel Laasel combinée à la bonne maîtrise prévue des cash-costs pourrait toutefois permettre à la société d'en limiter les effets négatifs. De son côté et en dépit de divers problèmes de sécurité de travail dans sa mine de Tighza observés en 2013, CMT a poursuivi sa stratégie de prospection active, comme en témoigne l'acquisition récente de 4 mines d'or en Guyane pour 5 millions d'euros et le lancement vers fin 2014 de la mine aurifère de Seguela en Côte d'Ivoire. Sur le plan des perspectives, les analystes de la société de Bourse prévoient qu'en 2014, les cours des métaux précieux pourraient stagner au meilleur des cas, compte tenu d'une demande asiatique toujours insuffisante, combinée à la mise en place récente de nouvelles barrières à l'entrée du marché indien, consommateur important de ce type de minerai, pour la joaillerie notamment. Fortement volatiles, les cours des métaux de base pourraient, en revanche, se hisser, dans le sillage de la hausse de la demande des pays émergents. Un nouveau code minier Au niveau local, le ministère de l'Energie et des mines a présenté les principaux objectifs de la nouvelle stratégie nationale de développement du secteur minier à horizon 2025, qui table principalement sur un chiffre d'affaires de 15,5 MMDH à horizon 2015 (hors phosphates et dérivés) contre 5,4 MMDH actuellement et l'augmentation de l'enveloppe globale des investissements dans la recherche, qui devraient passer de 350 MDH à 4 MMDH sur la même période. Le développement du secteur devrait ainsi être porté principalement par la mise en place d'un nouveau code minier qui serait dans le pipe, souligne BKB. Ce code prévoit entre autres la fin du pouvoir discrétionnaire de l'Etat concernant les procédures réglementaires actuelles jugées rédhibitoires au développement du secteur minier, l'instauration de dépenses en fonction de la taille de la mine et des travaux présentés ainsi que des capacités techniques et financières, l'élargissement de la liste des produits miniers, l'augmentation des zones d'exploration accordées aux opérateurs et l'exploitation d'une mine jusqu'à épuisement du gisement.