Concernant l'évolution du secteur minier en 2013, «il est difficile de dégager une tendance générale, même si globalement l'activité s'est bien comportée en 2012. Dans ce sillage, il faut analyser chaque valeur minière à part», déclare d'emblée une analyse de la cote. En revanche, «la baisse de la demande chinoise, le retrait historique des cours de l'or et de l'argent ainsi que le regain d'optimisme des marchés américains sont autant de facteurs défavorables pour le marché minier, qui laissent suspendues les perspectives de prévisions bien arrêtées», ajoute-t-il. Pour Managem, les réalisations commerciales du groupe minier poursuivent leur amélioration et ceci malgré la dépréciation des cours à l'international des métaux de base sur le 4e trimestre 2012. Cela s'explique notamment par l'entrée en production du gisement d'or de Bakoudou. Le groupe tend vers le renforcement du poids des métaux précieux dans son chiffre d'affaires. «En ligne avec la stratégie adoptée en 2011, basée sur trois principaux axes (Métaux précieux, cuivre, cobalt), l'évolution de la contribution des métaux précieux ainsi que l'allègement des couvertures renforcent la corrélation entre l'évolution des prix des métaux précieux et celle des revenus du groupe minier», soulignent les analystes d'Upline Group. À la suite de l'adoption d'une stratégie moins portée sur le hedging, Managem a pu dégager de bons résultats sur sa mine gabonaise et ceci, dès la première année d'exploitation. Selon les estimations d'Upline, le groupe aurait vendu sa production en or au Gabon à un prix moyen de 1.613 USD/Oz. Ceci dit, un de-hedging agressif augmenterait l'exposition de Managem à la volatilité des prix des matières premières. Cependant, compte tenu de l'écart important entre les couvertures contractées et les cours actuels, la restructuration des engagements de couverture, ayant coûté plus de 120 MDH en 2012, ne pourrait être que bénéfique pour les prochains exercices. Quant à l'Argent, «Managem n'est engagé actuellement que sur 1.166 Koz (soit presque 36,3 tonnes de métaux) au cours de 16,8 USD/Oz, contre 3.638 Koz précédemment», relève Upline Group. Outre les couvertures, l'achèvement des travaux d'extension de l'usine de la SMI, des unités cuprifères de Bleida et l'amélioration de la cadence de production d'Or au Gabon à 100 kg/mois (Vs. 50 kg/mois), présentent autant d'éléments qui plaident pour une amélioration quantitative des volumes vendus par le holding minier dans les exercices à venir. Managem va devoir cependant partager les fruits de son projet avec l'Etat gabonais, après la cession de 25% du capital de la filiale à la Caisse des dépôts et consignations du Gabon. Par ailleurs, «l'impact positif des nouveaux projets sur les marges du groupe devrait être atténué durant l'exercice 2013 par le poids des dotations aux amortissements liées aux investissements», notent les analystes. Perspectives optimistes également pour la filiale de Managem. «Grâce à son faible coût d'exploitation de 12,3 USD/Oz, la compagnie minière ne pourrait que bénéficier de cette situation», relève Upline. Au niveau de l'évolution des prix de l'Argent et au regard de la situation économique mondiale marquée par une crise de la zone euro, la demande sur les métaux précieux ne semble pas s'essouffler, capitalisant notamment sur leur statut de valeurs refuges. «Il n'en demeure pas moins qu'une orientation des cours vers les 27 USD/Oz aurait un impact positif sur les résultats de SMI, compte tenu d'un prix moyen de vente largement inférieur à ce niveau», souligne Upline. De même, un retour de la production à un niveau normatif de 240 tonnes/an contre une production de 168,5 tonnes en 2012 serait de nature à doper considérablement les résultats de la mine en 2013. In fine, le chiffre d'affaires de la SMI devrait se renforcer de 26,8% en 2013 à 1,31 MMDH. CMT compte pour sa part maintenir ses performances en 2013 et ceci grâce au portefeuille de couvertures mis en place. «En termes d'hypothèses de prévisions, nous tablons sur un tassement des prix des métaux de base, justifié par un ralentissement de la demande consécutivement aux retombées de la crise de la zone euro sur l'économie réelle», soulèvent les analystes d'Upline. Contrairement aux métaux précieux, la demande en métaux de base demeure intimement liée à la production industrielle. Par ailleurs, CMT entend réaliser une nouvelle infrastructure minière d'un montant de 200 MDH pour améliorer sa productivité et préparer une prochaine augmentation de sa capacité de production. Les prémices d'une prochaine extension de la capacité de production, sont d'autant plus justifiées par la hausse des découvertes lors de cet exercice à plus de 500 ktonnes sur Tighza et 1.500 ktonnes sur des mines extérieures, contre un bilan de recherche de plus de 328 ktonnes à fin 2011. L'élargissement du portefeuille minier serait la condition sine qua non à l'amélioration durable de la production. «Dans ce contexte, nous anticipons une stagnation du chiffre d'affaires en 2013 à 673,6 MDH, couplée à une dégradation de la masse bénéficiaire. Cette baisse de rentabilité se justifie par la non-récurrence des produits financiers réalisés en 2012», prévoit Upline. Matières premières, une année 2013 sous le signe de l'incertitude Quant à la consommation de matières premières en 2013, les opérateurs restent relativement incertains quant à l'évolution de la demande mondiale. «Nous assistons par ailleurs à une légère reprise de la croissance aux USA. La Chine reste en revanche une inconnue, dans la mesure où nous n'avons pas encore de vision claire de l'évolution de la croissance au cours des prochains mois», soulève un opérateur. Globalement, la croissance est à la baisse par rapport à ce qu'a connu le marché minier l'année dernière. Il reste néanmoins une lueur d'espoir pour que les nouvelles mesures qui seront entreprises par le nouveau gouvernement chinois tirent la croissance à la hausse. Sur le long terme, «les perspectives sont plutôt optimistes. Dès que la croissance affichera des signes de reprise, la demande de matières premières sera de plus en plus forte. Qui dit forte demande dit hausse des matières premières. Nous sommes très optimistes quant à l'évolution à la hausse des cours des matières premières sur le long terme», relativise un acteur du marché. «En 2013, les cours sont globalement en retrait par rapport à la fin de l'année 2012. Le cours de l'or vacille entre stabilisation et baisse. Pour les autres substances, les cours affichent un net repli, mais il faut lier ça à l'amélioration du taux de change du dollar», commente un opérateur dans le secteur minier. L'or au plus bas depuis 2011 Le cours de l'or a dégringolé au mois d'avril à des niveaux plus vus depuis l'été 2011, dans un marché inquiet quant à un possible durcissement de la politique de la Réserve fédérale américaine et redoutant de voir Chypre contraint de vendre ses réserves de métal jaune. Le prix de l'once d'or a nettement accentué le repli entamé fin mars, lâchant jusqu'à 80 dollars et descendant jusqu'à 1.505 dollars sur le marché au comptant à son plus bas niveau depuis juillet 2011. Les marchés mondiaux restent d'ailleurs atones par l'annonce d'un ralentissement de la croissance chinoise au premier trimestre 2013. En attendant, les investisseurs se détournent clairement de l'or, se servant du cours pour justifier une sortie de leurs positions et récupérer leurs capitaux. Globalement, les facteurs fondamentaux qui pèsent sur le métal précieux sont la croissance terne aux Etats-Unis et en Chine, les faibles pressions inflationnistes de par le monde et les craintes de voir des pays fortement endettés, comme Chypre, vendre leur or pour payer leurs créances. L'île méditerranéenne compte en effet vendre une partie de ses réserves d'or pour 400 millions d'euros, dans le cadre de son plan de sauvetage. Alors que certains des plus gros détenteurs d'or du monde, les Etats-Unis, le Japon et l'Italie, sont très endettés, les marchés pourraient s'inquiéter d'une vente massive d'or par les Banques centrales durant les années à venir.