À l'issue de la publication de ses résultats semestriels, Attijari Intermédiation revoit ses prévisions relatives au secteur minier au-delà de l'année 2011. Entre les trois minières cotées, c'est Managem qui devrait afficher le plus fort taux de croissance sur les quatre prochaines années. En effet, selon les estimations des analystes d'Attijari Intermédiation, la minière appartenant à la holding SNI devrait voir ses bénéfices croître, sur la période 2011/2015, de 30,4%. Sa filiale SMI afficherait en revanche un taux de 13,8 %. A contrario, la Compagnie minière de Touissit connaîtrait plutôt une décroissance de l'ordre de 5,5 %. Pourtant cette dernière affiche jusque-là des performances aussi honorables que ses consœurs. Les analystes de ladite société de Bourse expliquent cette prévision par «l'absence d'investissement de cette minière qui aurait permis une amélioration de ses résultats sous un effet volume et prix, au lieu qu'elle soit basée uniquement sur le prix». En effet, la société de Bourse prévoit une légère correction des prix de métaux courant 2012, et particulièrement pour le plomb qui représente 60 % des revenus de CMT, contre 40 % générés par l'argent. Pour ce qui est des deux autres minières, l'impact de ces corrections ne devrait pas être aussi important. Managem et sa filiale SMI devront, en effet, tirer profit progressivement de la fin des contrats de couverture, au même titre que la progression des cours des matières premières qui s'inscrivent dans une tendance haussière sur le long terme. Pour le cas particulier de Managem, en sus de l'impact positif de la fin des contrats de couverture et de la hausse des cours des matières premières, le projet d'investissement dans lequel elle s'est engagée devrait lui procurer un avantage en termes de volume commercialisé. Managem afficherait des résultats en forte progression, quel que soit le comportement du marché des métaux. Ainsi, en ce qui concerne l'or, la mise en service de la mine de Bakoudou au Gabon à partir du 4e trimestre de l'année en cours devrait lui procurer 1,2 tonne d'or annuellement. La mine d'or du Bloc 15 au Soudan, dont l'exploitation ne démarrera qu'au dernier trimestre de 2013, lui assurera 2,8 tonnes annuellement. Les deux mines injecteront un chiffre additionnel estimé par la société de Bourse à 1,3 milliard de dirhams, sur une année pleine avec un cours moyen de 1 400 dollars l'once. L'extension de la mine d'Imiter, pour l'extraction de l'argent, devrait drainer 600 millions DH sur une année avec un cours moyen de 30 dollars l'once. Les activités historiques de la minière ne sont pas en reste. Les projets pour l'extraction du cuivre et du cobalt devront assurer à Managem 1 milliard DH de plus, à partir de fin 2013, sous l'hypothèse d'un cours moyen de 9 039 dollars la tonne pour le premier métal et 18 dollars le pound pour le second. En conséquence, la structure même des revenus de Managem devrait connaître un changement radical, passant d'un couple 80 % métaux de base – 20% métaux précieux à 50 % métaux de base – 50 % métaux précieux. Compte tenu de l'élasticité négative entre les métaux précieux (défensifs) et les métaux de base (offensifs), Managem devrait profiter d'un profil risque plus équilibré, matérialisé par une évolution moins volatile de ses revenus. «Une situation qui permettrait à la minière d'afficher des résultats en forte progression, quel que soit le comportement de marché des métaux», assure un analyste à Attijari Intermédiation. À juste titre, la société de Bourse voit en elle une valeur de fond de portefeuille pour un placement supérieur à un an. En revanche, avec son contexte d'investissement, notamment de 5 milliards sur 2011/2013, Managem est loin d'être une valeur de rendement. «Avec un taux de distribution cible de 30 %, le rendement du titre ne dépasserait pas les 3,4 %», lit-on sur la note d'Attijari Intermédiation. Du côté de SMI, elle serait appelée à contribuer au financement d'une grande partie de ce programme d'investissement lancé par sa société-mère. Ainsi, les analystes d'Attijari Intermédiation anticipent un relèvement du taux de distribution de la SMI à au moins 80%. Dans ce contexte, celle-ci multiplierait par deux son rendement, passant de 6,7 % en 2011 à 13,8 % en 2013. Ce qui ferait de cette dernière une véritable «vache à lait» à sa société-mère ainsi qu'à ses détenteurs.