Après avoir eu des démêlées sociales en 2021 ayant eu pour point d'orgue des grèves à répétition sur son site de Jorf Lasfar, la STAIP (Société de Travaux Agricoles Industriels et Publics), une des entreprises de travaux publics les plus anciennes du Maroc, se «distingue» en ce début d'année 2024 par l'entrée en procédure de sauvegarde. Les actionnaires de cette société créée en 1958 et spécialisée en ses débuts dans le domaine de l'aménagement des sols avant d'étendre ses activités, au fil des décennies, aux domaines routier, ferroviaire, et ouvrages principaux d'équipement hydraulique, ont préféré la mettre sous la protection du «nouveau» régime de traitement des difficultés d'entreprises introduit par la réforme du livre V du Code de Commerce entrée en vigueur en avril 2018. Une décision entérinée par le Tribunal de Commerce de Casablanca dont relève STAIP, suite à la présentation par le management de celle-ci d'un plan de sauvegarde jugé probant Lire aussi | Défaillances d'entreprises : le commerce et les BTP sont les plus touchées Il faut dire que malgré la taille de son carnet de commandes, STAIP a connu ces dernières années des tensions récurrentes de trésorerie, conséquence d'une dette devenue presque insoutenable et de retards de paiement ayant fait exploser son BFR (besoin en fonds de roulement). Aussi, le recours à une procédure de sauvegarde permet de souffler et de préserver la maigre génération de cash par l'exploitation pour faire face d'abord aux besoins les plus urgents en attendant l'entrée des recettes conséquentes en fin de chantier de certaines grandes commandes comme celle du Parc à Charbon de Jorf Lasfar, l'une des plus grandes infrastructures de stockage de charbon au Maroc que STAIP a construite récemment en groupement avec l'espagnol PHB.