Le président sénégalais, Macky Sall, a demandé mercredi au ministre de la Justice de prendre les dispositions nécessaires pour « matérialiser sa volonté de pacifier l'espace public », dans la perspective du dialogue national et de l'organisation de la prochaine élection présidentielle, prévue initialement le 25 février et repoussée au 15 décembre 2024. Macky Sall a fait part en Conseil des ministres de sa décision d'engager les voies et moyens de mettre en œuvre »un processus pragmatique d'apaisement et de réconciliation » dans le but de préserver et de consolider la stabilité du pays. ''Le chef de l'Etat a décidé d'engager les voies et moyens de mettre en œuvre un processus pragmatique d'apaisement et de réconciliation pour préserver la paix et consolider la stabilité de la nation''. « Le président de la République a, dans cette dynamique, demandé à la Garde des Sceaux, ministre de la Justice, de prendre les dispositions nécessaires pour matérialiser sa volonté de pacifier l'espace public dans la perspective du dialogue national et de l'organisation de la prochaine élection présidentielle », ajoute le communiqué. Lire aussi | Sénégal : trois candidats à la présidentielle saisissent le Conseil constitutionnel pour la poursuite du processus électoral Macky Sall a, d'autre part, renouvelé sa confiance à son Premier ministre, Amadou Ba, et à l'ensemble des ministres, selon le texte. Le communiqué ne donne pas des détails sur les contours de cette initiative de « pacifier l'espace public », annoncée trois jours après le vote par l'Assemblée nationale d'une proposition de loi reportant au 15 décembre prochain la présidentielle qui était prévue le 25 février. Ce vote est intervenu 48 heures après que le chef de l'Etat a annoncé l'abrogation du décret convoquant le corps électoral le 25 février 2024. Macky Sall, élu et réélu en 2012 et en 2019, a réaffirmé sa volonté de ne pas se présenter à cette élection. Pour reporter la présidentielle, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats du Conseil constitutionnel parmi ceux qui ont procédé à l'examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d'entre eux. Lire aussi | Madrid demande à Rabat de refuser l'embarquement de Sénégalais sans visa sur des vols avec escale en Espagne Une commission d'enquête parlementaire a été constituée à la demande de l'ex-parti au pouvoir, le Parti démocratique sénégalais (PDS), dont le dossier de candidature a été rejeté par le Conseil constitutionnel en raison de la double nationalité de son candidat, l'ancien ministre Karim Wade, fils de l'ancien président Abdoulaye Wade. Ce parti a demandé et a obtenu la création d'une commission d'enquête parlementaire après l'invalidation de la candidature de M. Wade. L'Assemblée nationale a approuvé lundi le report de la présidentielle au 15 décembre avec les voix du camp présidentiel et des partisans d'un candidat recalé. Elle a aussi voté le maintien de M. Macky Sall au pouvoir jusqu'à la prise de fonctions de son successeur, vraisemblablement début 2025. Le deuxième mandat de M. Sall expirait officiellement le 2 avril prochain.