Un vent de changement souffle sur le paysage politique sénégalais. Lors d'une séance solennelle du Conseil des ministres présidée par le chef de l'Etat Macky Sall, d'importantes résolutions ont été adoptées ce mercredi. Il s'agit, en effet, de l'approbation de projets de loi visant à réviser la Constitution ainsi qu'à modifier le Code électoral et le Code pénal, ouvrant ainsi la voie à une possible réhabilitation de deux personnalités majeures pour l'élection présidentielle de 2024, à savoir Khalifa Sall et Karim Wade. Ces mesures législatives permettront ainsi au fils de l'ancien président Abdoulaye Wade, le bien connu Karim Wade résidant actuellement au Qatar, ainsi qu'à l'opposant éminent Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, jusqu'alors inéligibles en raison de leur condamnation à des peines de prison ferme, de se présenter aux suffrages universels lors du scrutin présidentiel qui se tiendra le 25 février 2024. Ces initiatives audacieuses s'inscrivent dans la logique des premiers actes concrets découlant des décisions énoncées par le président Macky Sall dans son adresse solennelle à la Nation, le 3 juillet 2023, où il annonçait, entre autres, qu'il ne briguerait pas un mandat présidentiel lors de l'élection de 2024. « Le gouvernement passe à l'action » affirmait avec force le quotidien « Le Soleil » dans son édition de ce jeudi, évoquant l'examen approfondi et l'adoption en Conseil des ministres du projet de loi visant à modifier le Code électoral, conformément aux conclusions émanant du Dialogue national. Pour sa part, « L'Observateur » soulignait avec conviction que « Macky Sall posait l'acte 1 de la réhabilitation de Khalifa Sall et de Karim Wade« , marquant ainsi le début d'une dynamique nouvelle et résolue dans le paysage politique sénégalais. À peine deux jours après sa déclaration historique annonçant son renoncement à un troisième mandat présidentiel, lors de l'élection de 2024, Macky Sall réunissait, mercredi, les membres du Secrétariat exécutif national de son parti, l'Alliance pour la République (APR), afin de discuter de la candidature de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY, « Unis pour l'espoir » en wolof) pour l'élection présidentielle de 2024. Au sein même de l'APR, plusieurs noms émergent et circulent déjà, tels qu'Amadou Ba, actuel Premier ministre, Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l'Agriculture, ou encore Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé. Tous sont pressentis pour prendre le flambeau de cette mission capitale. Par ailleurs, une résolution a été adoptée lors de cette réunion du Secrétariat exécutif national de l'APR, qui réaffirme « son soutien total et sa confiance au Président Macky Sall en lui laissant le soin de proposer au parti et à la Coalition Benno leur candidat à l'élection présidentielle du 25 février 2024« . Elle exhorte également les militants et les responsables à renforcer l'unité du Parti au sein de la coalition BBY, qualifiant la décision « historique » de Macky Sall de ne pas se présenter à l'élection présidentielle de 2024 comme « l'une des expressions les plus emblématiques de sa stature d'Homme d'Etat majeur du 21ème siècle ». Il est à noter qu'une vingtaine de candidats se sont déjà déclarés pour l'élection présidentielle du 25 février 2024. Parmi eux, trois noms retiennent particulièrement l'attention, à savoir l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, qui avait terminé deuxième lors de la présidentielle de 2019, l'ancien ministre Karim Wade, fils de l'ancien président Abdoulaye Wade, et l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall. La collecte des parrainages débutera en août, ce qui incitera les candidats à se dévoiler dans les deux prochains mois. Le dépôt des candidatures est prévu du 11 au 26 décembre, marquant ainsi une étape cruciale dans le processus électoral.