La première édition du Baromètre de Gouvernance Responsable met en lumière à la fois les avancées réalisées par les entreprises dans le domaine de la transparence et de la gouvernance responsable, ainsi que les domaines dans lesquels des améliorations sont nécessaires. Le siège de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) vient d'accueillir la présentation de la première édition du Baromètre de Gouvernance Responsable, fruit d'une collaboration entre la CGEM, le Club des Femmes Administrateurs (CFA), l'Institut Marocain des Administrateurs (IMA) et Ethics & Boards, spécialiste des données d'évaluation et de pilotage de la Gouvernance en Europe et à l'international. Ce partenariat, signé en novembre 2022, aboutit à la création d'un baromètre national des pratiques de gouvernance d'entreprises, dont la première édition vient d'être dévoilée. Lire aussi | Loi de finances 2024. « Une réponse partielle aux ambitions économiques », selon Chakib Alj Chakib Alj, Président de la CGEM, souligne que la gestion responsable doit être considérée comme le fondement des relations avec les parties prenantes, les employés, les actionnaires, l'environnement et la société dans son ensemble. Chadia Jazouli, Présidente de la commission Ethique & Gouvernance de la CGEM, souligne l'importance de mesurer les critères d'une gouvernance responsable pour les améliorer, ainsi que de motiver les entreprises à appliquer les principes de l'investissement responsable. Samira Khamlichi, Présidente de CFA, insiste sur la nécessité de la coopération et de la collaboration entre les différentes parties prenantes pour créer un écosystème où la responsabilité et la durabilité sont des priorités communes. Quant à Ilham Tahri, Administrateur indépendant, elle soutient que le baromètre constitue une avancée majeure dans le domaine de la gouvernance au Maroc, en offrant aux entreprises un outil de mesure et d'amélioration de leurs pratiques. Il faut savoir que ce baromètre repose sur des données officielles des entreprises faisant appel à l'épargne et vise à institutionnaliser sa diffusion auprès des acteurs du marché, tout en servant de guide pour mesurer l'évolution des pratiques sur le long terme. Les trois partenaires marocains impliqués dans cette initiative, à savoir la CGEM, le CFA et l'IMA, travaillent chacun dans leur domaine de responsabilité pour promouvoir les pratiques de Gouvernance Responsable. Les principaux constats Les principaux résultats de cette première édition, basée sur un panel de 90 émetteurs faisant appel public à l'épargne, mettent en évidence les points suivants : – Presque toutes les entreprises communiquent sur la question du genre et de l'indépendance. – Un tiers des entreprises publient des informations détaillées sur le fonctionnement de leurs conseils d'administration, telles que le nombre de réunions, l'assiduité et le montant global des jetons de présence. – Près de 90% des entreprises respectent la loi en ayant au moins un administrateur indépendant au sein de leur conseil. – Les secteurs de la finance, de la santé et de l'immobilier affichent des taux de féminisation supérieurs à la moyenne, établie à 20,9% pour l'ensemble du panel. Lire aussi | Attijari Global Research : consensus sur la stabilité du taux directeur de la banque centrale – Les femmes administrateurs représentent 34% des membres indépendants et occupent 4,2% de la fonction de présidente du conseil, contre respectivement 16% et 13% pour leurs homologues masculins. – 70% des comités d'audit sont présidés par un membre indépendant. – 42% des entreprises utilisent au moins un référentiel international de reporting environnemental, social et de gouvernance (21% pour le GRI et 37% pour les ODD). – 73% des entreprises ont communiqué sur leur politique environnementale. – Cependant, l'engagement climat SBTi (Science Based Targets initiative) avec des objectifs chiffrés assortis d'un échéancier est encore peu répandu. Les émetteurs globalement en conformité avec les exigences de transparence Le Baromètre de Gouvernance Responsable démontre que les émetteurs sont globalement en conformité avec les exigences de transparence imposées par le régulateur marocain. Cependant, il met également en évidence les domaines dans lesquels des améliorations sont nécessaires, encourageant ainsi les acteurs à élaborer des plans d'action. Il est également remarquable que certaines entreprises anticipent les avancées réglementaires en adoptant des référentiels internationaux de reporting environnemental, allant au-delà des obligations légales et des codes.