Une étape majeure vient d'être franchie dans le projet d'interconnexion des bassins de Sebou et de Bouregreg. Lundi, les premiers mètres cubes d'eau du bassin de Sebou ont atteint le bassin de Bouregreg, marquant ainsi le début de la première tranche urgente de ce projet ambitieux. Le ministère de l'Equipement et de l'Eau a annoncé cette avancée mardi dans un communiqué. Ce projet d'envergure s'inscrit en réponse aux hautes directives royales, prononcées lors du discours royal du 14 octobre 2022 à l'ouverture de la première session de la deuxième année législative de la onzième législature. L'objectif est de relier les bassins versants de manière à maximiser la gestion de l'eau. L'essence du projet réside dans le détournement de l'excédent d'eau du bassin de Sebou, traditionnellement perdu dans l'océan Atlantique, vers le bassin de Bouregreg. Cette interconnexion vise à garantir l'approvisionnement en eau potable de l'axe Rabat-Casablanca, qui abrite près de 12 millions d'habitants, tout en allégeant la pression sur le barrage al-Massira. Lire aussi | Seconde augmentation du SMIG : un scénario similaire à celui de 2022 Le projet a été concrétisé en environ neuf mois, avec une mise en service progressive depuis le 24 août 2023 pour les essais et les expérimentations des équipements. Initialement, le débit d'eau n'excédait pas 3 mètres cubes par seconde. Le ministère précise que la prochaine étape consistera à augmenter progressivement le débit pour atteindre 15 mètres cubes par seconde. Cela permettra de transférer annuellement un excédent d'eau du bassin de Sebou vers celui de Bouregreg, estimé entre 350 et 400 millions de mètres cubes. Ce projet d'envergure, évalué à environ 6 milliards de dirhams, comprend plusieurs composantes clés. Une installation de captage d'eau a été érigée au niveau du barrage de garde sur l'Oued Sebou. Une infrastructure de canaux en acier de 67 km de long, avec un diamètre de 3200 mm, assure le transport de l'eau. De plus, deux stations de pompage opérant à un débit de 15 mètres cubes par seconde ont été établies. Enfin, un bassin de stockage a été aménagé pour acheminer l'eau vers la retenue du barrage de Sidi Mohamed Ben Abdullah. Lire aussi | Education. Une locomotive toujours en difficulté L'impulsion derrière ce succès repose sur la compétence et l'expertise nationales. Un consortium d'entreprises comprenant la SGTM, la SOMAGEC et STAM-SNCE, en collaboration avec le Bureau des Etudes (CID) et le Laboratoire Public (LPEE), a contribué à la réalisation de ce projet. Le suivi des travaux a été confié à l'Office régional de Mise en Valeur agricole du Gharb. Ce projet, qui s'inscrit dans le cadre d'une vision stratégique de gestion de l'eau, est le fruit d'une collaboration coordonnée entre différents ministères. Les travaux ont été lancés en décembre 2022 pour concrétiser la tranche urgente de l'interconnexion des bassins de Sebou et de Bouregreg, établissant ainsi une étape majeure vers une utilisation optimale des ressources hydriques du pays.