Le vendredi 27 avril, 100 magasins Hanouty ont officiellement ouvert leurs portes. Le directeur général de la société revient sur ce concept nouveau au Maroc, mais qui a fait son chemin dans des pays comme les Etats-Unis ou la Thaïlande. Challenge Hebdo : les premiers magasins Hanouty devaient ouvrir leurs portes au début de l'année. Pourquoi ce retard ? Abdeljalil Likaimi : il n'y a pas eu de retard dans ce sens où nous avons ouvert 21 magasins situés à Casablanca, Mohammedia, Rabat, Salé et Kénitra entre les mois de janvier et mars 2007. Mais cela s'est fait incognito. Rien ne rappelait Hanouty (pas d'enseignes). C'est un choix volontaire qui nous a permis de tester le concept. Il fallait, par exemple, vérifier sur le terrain le système reliant les caisses enregistreuses à la centrale. Sur le plan du référencement, nous avons dû tester d'abord 8.000 références avec des achats réels. Selon des critères spécifiques (demande, rotation, typologie des magasins…), nous sommes arrivés à en sélectionner entre 2.000 et 2.200. Nous avons aussi pris le temps de former nos équipes. Cette période nous a donc permis de minimiser les risques éventuels et de s'adapter rapidement aux besoins des consommateurs. C. H. : vous ouvrez 100 magasins d'un seul coup. Vous les gérez tous en propre ou bien comptent-ils des franchisés ? A. L. : la centaine de magasins nous appartient, mais nous gérons en parallèle les dossiers des franchisés. Pour l'instant, nous avons sélectionné 312 demandes qui répondent aux clauses de notre cahier des charges. Les personnes intéressées par la franchise Hanouty peuvent nous contacter au 082 0000 42 ou bien visiter notre site www.hanouty.ma. C. H. : Sur quelles bases se fera leur sélection définitive? A. L. : Tout d'abord, il importe de souligner que nous ne voulons pas « d'inflation » de magasins dans un même quartier. Suite à la première sélection, nous allons donc établir des contacts avec les intéressés pour nous assurer de leur motivation. L'étape suivante consistera à valider les magasins. Nous avons des critères de validation physiques pour cela : lieu géographique, densité de la population… Par la suite, nous entamerons les discussions pour l'aménagement et le financement. C. H. : justement, quel sera le niveau des droits d'entrée ? et des royalties ? A. L. : notre concept de franchise n'impose aucun droit d'entrée et nous ne demandons aucune royaltie. Concrètement, le franchisé n'aura qu'à dénicher un local (qui d'ailleurs peut être seulement loué). Nous nous occupons du reste et fournissons au final un magasin clé en main. Je m'explique. Nous avons réussi à négocier des prix intéressants avec nos fournisseurs pour équiper notre réseau. Nous nous chargeons nous-mêmes du rayonnage, de la logistique pour approvisionner le magasin, de l'installation des écrans LCD, des meubles de froid, des paniers…Nous allons plus loin encore en livrant les rouleaux de caisse, les balais, les blouses... Nous épargnons au franchisé beaucoup de tracas et lui faisons faire des économies puisque seul, il aurait payé ces services 50% plus cher. C. H. : tout cela a quand même un prix ? A. L. : le coût de l'investissement dépend de la superficie du magasin. Le coût d'un 20m2 n'est que de 224.000 dirhams. Nous tenons à faire un geste pour les premiers franchisés. Les coûts de lancement sont de 200.000 dirhams pour les superficies de 20 m2 et 269.000 dirhams pour les surfaces de 35 m2. C. H. : ne craignez-vous pas de perdre beaucoup d'argent dans cette opération? A. L. : nous n'en gagnons pas, mais nous n'en perdons pas non plus. Les négociations avec nos fournisseurs partenaires nous permettent de proposer ce genre de service. C. H. : en ouvrant ces shops, n'allez-vous pas «tuer» les épiceries traditionnelles ? A. L. : absolument pas. Notre concept vise à contribuer à la mise à niveau du circuit de distribution. De toutes les manières, nous sommes ouverts pour que les épiceries existantes qui le souhaitent se reconvertissent en Hanouty. Quant à notre politique des prix, elle ne va pas conduire à la déstabilisation du marché. Elle ne mettra pas en péril l'équilibre du secteur. C. H. : le chiffre d'affaires du secteur est estimé à 120 milliards de dirhams. Combien voulez-vous en grignoter ? A. L. : lorsque les 3.000 magasins seront opérationnels, nous ambitionnons d'atteindre un chiffre d'affaires de l'ordre de 4 milliards de dirhams.