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Mbarka Bouaida : « La position française rétablit une certaine justice envers le Maroc »
Publié dans L'observateur du Maroc le 08 - 11 - 2024

L'Observateur du Maroc et d'Afrique : Comment analysez-vous la prise de position de la France lors de la visite d'Etat du président Emmanuel Macron au Maroc, particulièrement en ce qui concerne la question du Sahara marocain?
Mbarka Bouaida : Tout d'abord, nous sommes tous très satisfaits de la position exprimée par la France, d'abord avant la visite du président Emmanuel Macron, puis confirmée de manière claire et officielle lors de sa visite d'Etat au Maroc, où il a été accueilli par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Cette prise de position était fortement attendue, non seulement par le Maroc, mais aussi au niveau de la communauté internationale.
Cette position française nous réconforte profondément. Pour ma part, elle n'est pas une surprise, mais elle m'apporte une grande assurance. Elle rétablit une certaine justice envers le Maroc, en reconnaissant son intégrité territoriale. La vérité historique et les réalités géopolitiques sont du côté du Maroc, bien que l'histoire ait malheureusement été déformée, ce qui a mené au conflit que nous connaissons, un conflit qui n'aurait jamais dû voir le jour.
Comment évaluez-vous le rôle de la France dans le soutien à la souveraineté marocaine et au développement des provinces du Sud ?
Il est important de noter que le Maroc poursuit son développement avec dynamisme. Nos amis et partenaires doivent accompagner ce progrès, car le Maroc avancera, avec ou sans eux. Les véritables amis sont ceux qui reconnaissent la marocanité du Sahara, et Sa Majesté a été claire à ce sujet. Cette position courageuse et légitime repose sur le respect mutuel et la souveraineté marocaine, y compris l'intégrité territoriale.
Dans ce contexte, le développement des provinces du Sud avance à grands pas. La France, amie de longue date du Maroc, soutient cette souveraineté et s'engage également dans le développement de ces provinces.
Parmi les accords signés lors de la visite du président Emmanuel Macron, l'un concerne l'hydrogène vert dans la région de Guelmim-Oued Noun. Pouvez-vous en détailler les principaux aspects ?
Dans la région de Guelmim-Oued Noun, nous avons l'honneur d'accueillir un projet majeur : l'une des conventions clés signées devant Sa Majesté concerne l'hydrogène vert, avec des installations prévues à Tantan et à Chebika.
Je suis personnellement ravie de voir notre région, depuis plusieurs années, se tourner résolument vers l'hydrogène vert et les énergies renouvelables. Notre programme de développement régional projette de faire de Guelmim-Oued Noun un futur pôle de l'hydrogène vert, ambition nourrie par les richesses de notre territoire. Ce projet est ambitieux, essentiel et incarne la coopération souveraine entre nos Etats.
Le projet d'hydrogène vert dans la région de Guelmim-Oued Noun est une initiative publique-privée ambitieuse qui vise à stimuler le développement durable et la création d'emplois locaux. Ce partenariat stratégique réunit Total, le Fonds souverain danois CIP, et l'opérateur AP.Moller, qui uniront leurs expertises pour installer une infrastructure de pointe à Chebika.
La convention signée prévoit un modèle de production énergétique intégré, combinant des sources renouvelables comme le solaire et l'éolien pour alimenter les installations de dessalement d'eau. Ce processus est essentiel à la production d'hydrogène vert, une énergie propre et prometteuse pour l'avenir. L'objectif est non seulement de répondre aux besoins locaux, mais aussi de développer un écosystème économique complet dans la région, avec des applications en amont et en aval.
Ce projet vise également l'exportation d'hydrogène vert vers l'Europe et d'autres marchés, contribuant ainsi à positionner le Maroc comme un acteur clé dans le secteur des énergies renouvelables à l'échelle internationale.
Quels effets l'élection de Donald Trump aura t-elle sur la position américaine concernant la souveraineté du Maroc sur le Sahara et quels impacts cela pourrait-il avoir sur les investissements?
L'élection de Donald Trump suscite une réaction positive du Maroc, rappelant son précédent mandat où il avait officiellement reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara, une décision marquante accompagnée de l'intention d'ouvrir un consulat à Dakhla. Le message de félicitations de Sa Majesté pour cette nouvelle élection souligne l'espoir d'une continuité dans l'engagement américain en faveur de la marocanité du Sahara.
En effet, cette relation est perçue comme une opportunité non seulement pour conforter la souveraineté du Maroc, mais aussi pour accélérer le développement des provinces du Sud. Les Etats-Unis, par ailleurs intéressés par des investissements dans la région, pourraient apporter une valeur ajoutée notable, notamment dans le secteur des énergies renouvelables, renforçant ainsi les liens bilatéraux et soutenant les efforts de développement durable dans le Sud marocain.
Quelle est votre lecture de la récente résolution du Conseil de sécurité de l'ONU concernant le Sahara marocain ?
La résolution de l'ONU de cette année sur le Sahara marque un tournant avec une prise de position plus affirmée. En plus de prolonger d'un an le mandat de la MINURSO, elle souligne plusieurs points essentiels. D'abord, elle insiste sur l'implication de l'Algérie, invitée à s'engager directement aux côtés du Maroc pour entamer des discussions visant une solution au conflit. La résolution réaffirme également la crédibilité du plan d'autonomie proposé par le Maroc, le considérant comme la seule solution politique viable. Par ailleurs, l'ONU demande une nouvelle fois le recensement des réfugiés des camps de Tindouf, une opération jusqu'ici refusée par le Polisario et l'Algérie, mais jugée nécessaire par les Nations Unies. Enfin, le texte salue les avancées diplomatiques et les efforts de développement du Maroc dans la région. Avec 12 votes favorables et seulement deux abstentions, cette résolution exprime un soutien appuyé au plan d'autonomie proposé par le Maroc, confirmant que la solution politique doit s'appuyer sur cette proposition.
Dans quelle mesure l'alignement actuel des soutiens internationaux renforce-t-il les perspectives de résolution du conflit du Sahara marocain ?
Le moment semble particulièrement propice pour faire avancer la question du Sahara, grâce à un alignement favorable de facteurs diplomatiques. Le Maroc a enregistré des victoires marquantes avec l'ouverture de plusieurs consulats dans ses provinces du Sud, affirmant ainsi sa souveraineté reconnue par des partenaires internationaux. Deux membres influents du Conseil de sécurité, les Etats-Unis et la France, soutiennent officiellement la marocanité du Sahara. À cela s'ajoute la reconnaissance de pays européens tels que l'Espagne et l'Allemagne, qui jouent un rôle important aux côtés de la France. La reconnaissance d'Israël et le soutien de pays amis, notamment dans le monde arabe, renforcent encore cette dynamique. Avec un soutien croissant des membres permanents du Conseil de sécurité et de partenaires régionaux, le contexte est donc particulièrement favorable pour envisager une résolution définitive de ce conflit.
Divers projets ont été lancés dans la région de Guelmim-Oued Noun à l'occasion du 49e anniversaire de la Marche verte. Quels impacts ces initiatives devraient-elles avoir sur le développement économique et social de la région ?
La région de Guelmim-Oued Noun se transforme grâce à une série de projets ambitieux, soutenus par une vision de développement impulsée par Sa Majesté en 2015 dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud. Ce plan stratégique, doté d'un budget global de 77 milliards de dirhams, alloue 11 milliards à cette région, complétés par des programmes spécifiques comme le contrat Etat-région (5,4 milliards) et le plan de développement régional (11,9 milliards). Ces investissements visent en priorité à combler le retard d'infrastructure et à améliorer les conditions de vie des habitants.
De nombreux projets structurants sont en cours, notamment la finalisation de la voie express, la construction de barrages dont le barrage Fask, et le lancement de six autres petits et moyens barrages. Des conventions pour l'amélioration des infrastructures routières, sanitaires et éducatives sont également signées, incluant la création d'un campus universitaire en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur. Ces initiatives visent à ancrer le développement durable de la région et à offrir aux jeunes des opportunités dans des domaines stratégiques comme l'ingénierie et la médecine.
La région soutient aussi la formation scientifique des jeunes à travers des bourses, renforçant ainsi leur future intégration dans des secteurs clés. Les zones d'activité économique, ainsi que le projet d'hydrogène vert en partenariat avec Total, contribueront à attirer les investissements, à créer des emplois et à générer une valeur ajoutée locale. À l'occasion du 49e anniversaire de la Marche verte, plusieurs projets ont été lancés dans des villes comme Tantan et Sidi Ifni, avec des investissements de mise à niveau urbaine et d'infrastructures d'urgence. Les budgets alloués sont significatifs : plus de 800 millions de dirhams pour Tantan, 500 millions pour Sidi Ifni, environ 400 millions pour Guelmim, et des montants similaires pour Assa-Zag.
Avec ces initiatives, la région de Guelmim-Oued Noun est en passe de devenir un pôle de développement économique et social majeur, ouvrant la voie à une transformation durable qui répond aux aspirations de ses habitants et valorise ses ressources.


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