Après le Nord, c'est le Rif et l'Oriental qui sont dans la phase de développement de la CGI. La Compagnie Générale Immobilière développe des projets résidentiels et touristiques pour réhabiliter la région. 20 h 30 dans la banlieue d'Al Hoceima. La nuit est déjà tombée sur la petite ville endormie du Nord du Maroc. Dans la pénombre, on distingue les petits bouibouis de la plage à proximité. Les éclairages font défaut, et l'on se réfugie du froid de front de mer dans les lounges de l'hôtel Al Hoceima Bay, non loin de là. C'est que dans les faits, Al Hoceima n'est déjà plus la petite bourgade de province. La Compagnie Générale Immobilière (CGI) fait tout pour pousser la région et en faire un véritable centre touristique. A quelques encablures de là, nous découvrons le projet de Sfiha. Il est neuf heures du matin, et pourtant le soleil est déjà haut dans le ciel et dispense sa chaleur étouffante. Le projet fourmille d'ouvriers qui apportent la dernière main au projet touristique, véritable fer de lance de la CGI, qui se reconvertit pour l'occasion en développeur de région et s'attache à réhabiliter socialement le Nord du pays. "Notre mission est de tirer la région vers le haut. Par le passé, on se posait la question de savoir comment procéder: augmenter la capacité hôtelière ou d'abord développer les infrastructures. Nous avons décidé de lancer des projets touristiques pour développer la région," explique Othmane Hannaoui, directeur des opérations de la Compagnie Générale Immobilière (CGI). L'intendance suivra, avons-nous presque envie de dire. Les projets de la région offrent des débouchés professionnels dans le tourisme pour la jeunesse que le désoeuvrement pousse dans les bras des systèmes parallèles de la contrebande et des trafics divers. Une mission sociale donc. De fait, les projets s'enchaînent dans la zone où la CGI investit 2,5 milliards de DH, dont un milliard pour le seul Nord. Al Hoceima: petite ville deviendra grande Nous faisons le tour du propriétaire à Sfiha. Deux complexes cohabitent, un résidentiel de 67 ha avec une surface au plancher de 160 000 m2. Même si les espaces alloués prennent des proportions gigantesques, la toute puissante corporation respecte ses engagements. Le site archéologique sera préservé et, question développement durable, les 100 m d'écart avec la plage la jouxtant sont respectés. "Cela revient à quelques 18 ha non construits, mais c'est un prérequis pour le respect de l'environnement. Nous misons sur des taux de remplissage de l'hôtel de 50 à 60%. L'existence de capacité litière attirera inévitablement les tours opérators, et subséquemment, la RAM multipliera les lignes de transport aérien entre différentes destinations et Al Hoceima. Ce qui sauvera la région," poursuit Hannaoui. Mais la mission de la CGI n'est pas pour autant de faire le travail des opérateurs privés: "nous lançons la machine. Par l'exemplarité et en initiant le mouvement d'investissement d'aménagement de la région, nous attirons les privés. Nous visons les foncières et les fonds d'investissements qui recherchent une rentabilité à 10 ans. Elles prendront la relève lorsque la destination sera devenue intéressante financièrement. C'est ce que nous sommes en train de faire", explique Najib Arhila, DG délégué en charge du pôle développement et réalisations. Un autre espace encore vierge s'étend devant nos yeux. C'est le projet résidentiel de Sfiha, en pleine forêt en front de mer. Dans ce cas là, Al Hoceima devrait se transformer en village d'estivants en été. Nador: la corniche remodelée Plus loin encore, dans le centre d'Al Hoceima, nous voyons s'étendre devant nous la plage de Quemado. L'hôtel Mohammed V surplombe une baie paradisiaque alors que les trois ensembles Quemado s'étendent en contre bas. A gauche, une marina accueille les navires privés et publics. De l'ensemble, se dégage une impression de paix et de sérénité. L'hôtel Mohammed V, cinq étoiles, a été rénové pour un montant de 5 millions de DH. Après quoi, nous amorçons une descente vers le complexe Quemado. L'ensemble comprend 48 apparts-hôtels et 121 chambres dont 21 suites qui, toutes, donnent sur la mer. La vue est imprenable et on respire l'iode depuis sa salle de bain. Là encore, la CGI a investi de gros moyens avec 375 millions de DH pour la construction de l'hôtel Quemado. S'il y a un point commun entre les deux projets d'Al Hoceima et de sa région c'est qu'ils proposent des animations diurnes et nocturnes. De quoi redonner vie à la ville qui semble encore léthargique. Changement de décors, depuis Al Hoceima nous nous retrouvons dans un autre centre régional, celui de Nador. Dans son projet de Madinat Bades, nous voyons un véritable centre urbain. "Ce n'est pas une ville satellite, puisque c'est proche du centre", se défend Hannaoui. Mais le projet urbanistique se monte à 2000 unités de logements de standing, dont 121 villas. Le projet compte attirer habitants et estivants. L'ensemble donne, cette fois encore, sur la mer et les infrastructures sont déjà en construction. L'ensemble s'articule comme un espace à vivre. Oujda: logements haut standing pour CSP A+ Nous restons dans la région du Rif, à Nador cette fois-ci. L'hôtel "Le Rif", où la réhabilitation de la corniche est en cours, a été rasé et reconstruit plus loin, pour laisser la voie longeant le bord de mer libre. Pour sa reconstruction, cet hôtel a nécessité 475 millions de DH et compte 145 chambres. Concomitamment, se dresse un projet de logements. Là, la CGI a misé sur la formule de la gestion locative, laissant la jouissance du bien à ses propriétaires une partie de l'année et la louant le reste du temps pour un tiers des 65 appartements. Pour le reste, c'est la formule classique de la vente. Autour, une dizaine de locaux commerciaux sont répartis pour donner à l'ensemble une activité. La visite s'achève, et commence alors le voyage vers Oujda. La route de bord de mer s'étend, entre virages et paysages arides. De temps à autres, on croise un barrage de police, et des haltes de revendeurs d'essence de contrebande venus d'Algérie. Dans un lounge d'hôtel nous croisons Martine Aubry, venue faire le bilan d'étape du développement d'Oujda, jumelée à sa mairie, celle de Lille. Le jour suivant nous visitons un dernier projet, celui de l'Urbapole d'Oujda qui fait figure de projet de luxe dans la ville. Là, les appartements F3 (deux chambres et salon) côtoient les F5 (trois chambres et double salons). Le voyage s'arrête, et l'on revient avec l'impression que l'Oriental est décidément mieux loti que le Centre.