L'Afrique compte quelque 345 entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse le milliard de dollars, dont environ 6 % sont actuellement basées au Maroc. La part du lion revient à l'Afrique du Sud qui abrite 40 % de cette catégorie d'entreprises, soit 147 sociétés. C'est ce qui ressort de la dernière étude du cabinet McKinsey, publiée le 5 juin 2023 et intitulée « Réinventer la croissance économique en Afrique : transformer la diversité en opportunité. L'Afrique compte au moins 345 entreprises qui dépassent le milliard de dollars de chiffre d'affaires, contre plus de 2 700 en Europe et 3 300 en Asie. Ces firmes sont les relais essentiels de l'autonomie stratégique de leur pays d'origine et la garantie d'une plus grande résilience en cas de crise de l'offre. A l'image de Pfizer pour les Etats-Unis lors de la crise Covid ou ENI pour l'Italie lors de la crise du gaz ou encore le groupe OCP pour le Maroc avec la pénurie d'engrais causée par le conflit russo-ukrainien. Dans tous les secteurs clés, agribusiness, énergie, numérique... les pays africains doivent créer leurs propres champions, en fonction de leurs avantages comparatifs. Lire aussi | Casablanca. L'entretien des plages confié à Al Bounyane ingénierie Maroc Pour l'heure, selon l'étude du cabinet McKinsey, les 345 entreprises qui dégagent un chiffre d'affaires de 1 milliard de dollars ou plus, génèrent ensemble des revenus de plus de 1 000 milliards de dollars. « La performance des grandes entreprises en Afrique a considérablement varié entre 2015 et 2021, une période qui comprenait un ralentissement mondial des matières premières et le début de la pandémie de COVID-19 », souligne le rapport, estimant que « les grandes entreprises africaines pourraient augmenter leurs revenus collectivement de plus de 550 milliards de dollars d'ici 2030 avec des stratégies ambitieuses pour accéder à de nouveaux marchés, renforcer la productivité, accroître l'efficacité opérationnelle et jouer un rôle dans la société ». Lire aussi | Côte d'Ivoire. OCP Africa et l'UM6P lancent les travaux de construction d'une école digitale d'agriculture Le Maroc sur le podium En attendant, 40 % des entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse le milliard de dollars sont actuellement basées en Afrique du Sud, ce qui représente une part disproportionnée par rapport à son PIB. Si ce pays arrive en tête avec 147 entreprises, elle suivie par l'Egypte avec 33 puis le Maroc avec 20 entreprises. Au pied de ce podium, on retrouve au quatrième rang, le Nigéria (23 entreprises). L'Algérie avec 12 entreprises arrive en 5ème position suivie respectivement de l'Angola (9), du Kenya (6), du Ghana (4), de l'Ethiopie (4), de la Tunisie (4), de la RD Congo (4), du Sénégal (3), de l'Ile Maurice (3)... Selon Acha Leke, associé senior et président de McKinsey Afrique, « le continent a une occasion en or de faire de la productivité le moteur de sa croissance ». Lire aussi | Ligue des champions. Les Citizens au sommet de l'Europe après leur victoire sur l'Inter [Vidéo] Présenté lors de l'Africa CEO Forum à Abidjan, le rapport du McKinsey Global Institute (MGI) insiste sur l'importance d'améliorer la productivité pour faire face aux chocs exogènes. « C'est la première fois que nous mettons l'accent sur cet aspect, et, pour moi, c'est la clé du succès, explique Acha Leke, associé senior et responsable de la région Afrique chez McKinsey. Il faut faire en sorte que les Africains soient plus productifs. » En effet, selon le rapport, la productivité (quantité de production économique créée par chaque travailleur) de l'Afrique est le plus bas du monde. En 2019, la productivité réelle, c'est-à-dire l'efficacité, a été estimée pour l'Afrique à 7 200 dollars, l'Inde 8 900 dollars, l'Amérique latine 17 700 dollars et la Chine 20 900 dollars. « Le continent accueillera bientôt la plus grande population en âge de travailler au monde, ce qui constitue l'une de ses plus grandes ric hesses. Faire travailler ses habitants de manière productive en créant des emplois dans des entreprises et des secteurs à forte valeur ajoutée contribuera également à la croissance économique du continent. (...) Alors que de nombreuses régions du monde sont confrontées au vieillissement de leur population et à la saturation de leurs marchés, le continent dispose de nombreuses opportunités ».