«Pour tirer le meilleur parti de ses opportunités, l'Afrique a besoin de plus grandes entreprises». C'est la principale conclusion d'un nouveau rapport McKinsey Global Institute qui se penche sur les moteurs de la croissance africaine. Si le continent africain compte 700 entreprises générant des revenus de plus de 500 millions de dollars, dont 400 brassent plus d'1 milliard de chiffre d'affaires, il n'en demeure pas moins que les grandes entreprises africaines se développent plus rapidement et sont généralement plus rentables que les entreprises internationales équivalentes. Et pourtant, McKinsey Global Institute (MGI) fait savoir que «l'Afrique, à l'exception de l'Afrique du Sud, ne compte que 60% du nombre théorique de grandes entreprises par rapport aux autres régions émergentes, non sans relever qu'aucune entreprise africaine ne figure au Fortune 500 car», souligne MGI, les entreprises africaines ont des revenus annuels moyens (2 milliards de dollars) qui ne représentent que la moitié des revenus des grandes firmes brésiliennes, indiennes, mexicaines et russes. Positions dominantes En dépit de cette tendance, MGI signale que les 100 principales entreprises africaines ont réussi à prendre des positions dominantes sur leurs marchés domestiques. Elles ont, lit-on dans la note rendue par MGI, développé des activités sur plusieurs décennies, en intégrant ce que d'autres entreprises auraient tendance à sous-traiter, en investissant dans les infrastructures et en fidélisant les talents.... Toujours est-il que MGI croit dur comme fer que l'Afrique a besoin de plus de grandes d'entreprises pour tirer le meilleur parti de ces opportunités additionnelles, notamment le commerce de gros et de détail, les aliments et la transformation des produits agricoles, la santé, les services financiers, l'industrie légère et la construction. Clés de la croissance En invitant les gouvernements à jouer leur rôle pour soutenir fortement le dynamisme de ces secteurs, avec à la clé une mobilisation des ressources financières domestiques au profit du développement, MGI parle de quatre facteurs économiques fondamentaux susceptibles d'étayer la croissance économique africaine. Il s'agit notamment du taux d'urbanisation le plus rapide au monde ; la plus importante population en âge de travailler au monde ; les plus vastes réserves mondiales de ressources naturelles essentielles ainsi que le potentiel d'une révolution technologique accélérée qui s'appuie directement sur les technologies mobiles et numériques. Des voies divergentes En dépit de ce fort potentiel de l'Afrique sur différents secteurs, force est de constater que la croissance des économies africaines emprunte des voies divergentes. «La croissance des 11 économies qui représentent 60% du PIB africain (les pays africains exportateurs de pétrole et les trois pays ayant connu un Printemps arabe, c'est-à-dire l'Egypte, la Libye et la Tunisie) s'est fortement ralentie», indique le communiqué. Avant d'ajouter : «les autres économies générant 40% du PIB africain ont accéléré leur taux de croissance annuel qui est passé de 4,1% en 2000-2010 à 4,4% en 2010-15».