L 'inauguration de la plateforme pour l'Industrie aéronautique par S.M le Roi a constitué l'occasion pour parler de l'importance de ce secteur. Nous l'avons écrit, nous le répétons, il y a deux réussites majeures au Maroc : l'automobile et l'aéronautique. Dans les deux cas, l'Etat a conçu les filières et de manière volontariste, aidé à leur confection. Stratégie gagnante puisque les résultats sont là et que ces deux secteurs exportent déjà des milliards de dirhams. D'autres investisseurs étrangers projettent de s'installer au Maroc. Cela démontre que le rôle de l'Etat reste essentiel pour assurer l'émergence. Un Etat non seulement régulateur, mais force d'impulsion et de soutien. L'industrie a besoin de cette capacité à penser et à mettre en place des filières que seule l'administration détient. D'un autre côté, cette réussite dément tous les pessimistes qui accordaient peu de foi dans les plans sectoriels. Cela incitera peut-être les industriels à une plus grande implication dans le futur. L e Maroc a délivré plusieurs permis de prospection pour les hydrocarbures. Un accord a été trouvé avec l'Espagne par rapport aux eaux entre les côtes marocaines et les îles Canaries. Des indices sérieux existent même si la communication officielle reste très prudente. La question de l'exploitation de gaz de schiste en terre ferme ne se pose pas de la même manière qu'en Europe. Il faut d'abord les trouver et ensuite nous n'avons pas les moyens de privilégier l'écologie. Diminuer notre dépendance énergétique est vitale pour l'économie. Là aussi, la stratégie mise en place depuis une décennie prend forme. L'ONEE a été doté de moyens importants, les énergies renouvelables ont connu des investissements colossaux. Si en plus, les prospections pour les hydrocarbures aboutissent et il y a de fortes chances que cela soit le cas, alors le pari sera gagné. Là aussi, la vision et l'effort de l'Administration doivent être soulignés. C'est la pérennité des options stratégiques qui est la clé de la réussite. L e gouvernement a décidé de maintenir l'horaire d'été un mois supplémentaire. Il l'a fait à la dernière minute perturbant quelque peu les gens. Mais ce n'est pas le plus important. Ce qui l'est, c'est d'évaluer l'impact économique sur la consommation d'énergie de cet horaire. On suppose qu'il est positif, mais nous n'avons pas d'étude chiffrée. Si nous posons la question c'est parce qu'autour de nous, on remarque que les modes de vie, la consommation s'adapte. Les familles veillent plus tard que le reste de l'année, les bars et cafés reçoivent l'autorisation de reporter d'une heure leur fermeture etc... C'est pour cela qu'une évaluation chiffrée est nécessaire, ne serait-ce que pour communiquer efficacement. Si les gains supposés sont annihilés par le changement d'habitudes, alors l'horaire d'été n'a pas une grande utilité et le maintenir un mois de plus, encore moins. Si au contraire, l'impact positif est avéré, alors il faut soutenir la décision pour compenser le mois de Ramadan, même s'il est vrai que le gouvernement aurait pu l'annoncer avant.