Mettre en place une solution d'échange de données informatisé pour le comex (commerce extérieur) nécessitera la bagatelle de 5,6 millions de DH. Le retour sur investissement devra se traduire par des gains pour toute la communauté des intervenants des ports et aéroports. Un appel d'offre international pour la concession du service de guichet unique pour le commerce extérieur sera lancé incessamment. Le comité de pilotage du projet devra se réunir le 23 janvier, plus précisément pour élaborer le contenu du cahier des charges et examiner les modalités de sa mise en œuvre. Finalisé en mars dernier, le projet de guichet unique virtuel a fait l'objet d'une convention signée en juillet dernier entre les ministères du Commerce extérieur, de la Modernisation du secteur public, du Département chargé des Technologies de l'Information et le CNCE (Conseil national du Commerce extérieur). Cette convention prévoit d'intégrer le guichet unique comme projet pilote dans la stratégie de e-gov. Selon les rédacteurs de l'étude du projet, l'accès à l'information réglementaire demeure difficile, d'où, recommandent-il, la nécessité de mettre en place un média de référencement exhaustif de la réglementation applicable. «Un portail qui centraliserait toutes les informations et procédures, adossé à une application informatique d'assistance aux opérateurs, s'avère la meilleure solution», souligne-t-on. La généralisation de l'EDI - un projet pilote étant déjà opérationnel au port de Casablanca - urge plus que par le passé, d'autant que notre pays est de plus en plus engagé dans la libéralisation de ses échanges extérieurs. L'étude de sa généralisation, menée par le CNCE, a débouché sur un plan d'action devant permettre au Maroc de s'inscrire définitivement dans la dynamique mondiale de simplification des procédures du commerce international. «Le guichet unique virtuel des formalités du commerce extérieur s'est imposé ces dernières années comme un moyen de fluidifier les échanges commerciaux entre les pays. Les pays qui ont mis en place des solutions de type guichet unique ont connu des succès réels en matière d'accroissement de leurs échanges», souligne une note de synthèse du projet. Démarrage avec une plateforme EDI Afin de capitaliser le projet pilote, il est suggéré de démarrer le projet avec une solution de plate forme EDI, tout en se préparant à terme pour la mise en place d'une solution workflow, qui rajoute une dimension transverse à la solution EDI. «Cette démarche offre l'avantage d'intégrer progressivement les différents opérateurs et de gérer le changement d'une manière progressive», explique la note de synthèse. Partant du constat qu'une opération standard d'import ou d'export nécessite l'accomplissement d'une quarantaine de formalités (intervention de dix opérateurs, chacun accomplissant plus de quatre opérations différentes), le projet de guichet unique virtuel ambitionne de réduire ce nombre par la dématérialisation de certaines procédures. «Au lieu de continuer à se balader avec ses documents, un exportateur ou un importateur n'aura qu'à envoyer et échanger des messages sur la plate forme EDI, une sorte de coursier électronique », commente Mohamed Benayad, secrétaire général du CNCE. Le plan de dématérialisation devra pallier aux dysfonctionnements constatés aussi bien au niveau des processus qu'au niveau de la circulation des documents entre les différents acteurs du commerce extérieur. L'étude du projet a ainsi permis d'identifier 14 documents prioritaires pour dématérialisation, sur un total de 64. «Si l'on se réfère au nombre d'activités (Ndlr : ensemble des processus d'importation et d'exportation), il convient de noter que près de 188 activités sont proposées pour être dématérialisées sur un total de 321 activités recensées, soit près de 60% de l'ensemble des procédures du commerce extérieur». Par processus, les mesures de simplification des importations proposent de dématérialiser 114 activités (sur un total de 181), soit un taux de 63%, alors que pour les exportations, près de 74 activités ont été identifiées pour être dématérialisées, soit 51% des activités existantes. A noter que la Douane s'interpose comme le prescripteur principal de la mise en œuvre de la solution EDI. A quand le redémarrage du système Badr ?