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Investissements privés : BEAUCOUP DE MILLIARDS ET… SI PEU DE PROJETS !
Publié dans Challenge le 12 - 04 - 2008

Depuis quelques années, les gros projets d'investissement, initiés par les opérateurs nationaux et internationaux, se multiplient. Annoncés très souvent en grande pompe, ces programmes semblaient complètement ficelés. Mais, en fin de compte, ils n'ont jamais vu le jour ou peinent à démarrer. L'Etat, devenu plus regardant sur les engagements de ces opérateurs, n'hésite plus à dépoussiérer les conventions qu'il a signées avec ces investisseurs. Résultat : il reprend ses billes et résilie les contrats, parfois pour le plus grand bonheur d'autres investisseurs comme la CDG et l'ONA. Souvent également, c'est le foncier qui se dresse devant ces investisseurs rangeant dans la foulée leurs projets aux oubliettes.
Jamais les patrons des CRI (Centres Régionaux d'Investissement) ne se sont sentis aussi mal à l'aise. À la question de savoir s'ils ont dans leur portefeuille des projets d'investissement en souffrance, ils n'hésitent pas à recourir à toutes sortes de subterfuges pour éviter de répondre. Si certains souhaitent nuancer, d'autres estiment que les projets suivent leurs cours, d'autres enfin prétendent qu'ils n'ont pas en tête les projets leur permettant de dresser un état des lieux. «Quelle est l'utilité de s'intéresser aux gros projets d'investissement qui n'ont pas été réalisés ?», lance l'un d'eux. Pourtant, il n'y a pratiquement aucune région qui n'ait pas son lot, petit soit-il, de gros investissements annoncés en grande pompe et pour lesquels les dossiers semblaient complètement ficelés mais qui, en fin de compte, n'ont jamais vu le jour. Ce n'est pas un hasard si deux patrons de CRI seulement ont accepté que nous citions nommément leur région comme n'ayant actuellement aucun projet d'envergure en souffrance. Ynna Holding avec ses projets de sucrerie à Tanger et d'université privée à Bouznika, Editinfo du Groupe Masnaoui (école supérieure de tourisme de d'hôtellerie à Bouznika), la société italienne pour le port et le projet de marina d'Asilah (SOIPA), Ahlen Village (casino et deux grands hôtels), la société Expomédia (Palais des congrès d'Agadir), Morocco Film City pour un projet de cité cinématographique à Marrakech ou encore le groupe grec Latsis (projet hôtelier de 2.100 lits dans la cité ocre)… La liste est longue et la plupart des projets dépassent les 200 millions de DH, dont certains ont déjà fait l'objet de signatures de conventions entre leurs promoteurs et l'Etat. Tous ont été séduits par les opportunités et la panoplie d'avantages prévus par la Charte et la loi de Finances de 1998, en l'occurrence l'exonération des droits de douane sur les biens d'équipement mais aussi le foncier, entre autres. Le nombre important de projets approuvés en 2007 par la commission interministérielle des investissements en est la preuve. 72 projets pour un investissement global de 71,36 milliards de DH, en hausse de 15 % par rapport à 2006, ont ainsi obtenu le sésame. Pourquoi alors des projets de cet acabit annoncés depuis plusieurs années sont toujours au point mort ou tout simplement abandonnés ? «Toutes les conventions signées n'aboutissent pas systématiquement à des réalisations.
Conventions
dépoussiérées
Ainsi, plusieurs programmes d'investissement sont aujourd'hui non entamés ou en difficulté. Mais, depuis que l'Etat a décidé en 2005 de dépoussiérer les conventions qu'il a signées avec les investisseurs, plusieurs projets initiés dans ce cadre ont été résiliés. Leurs promoteurs ont jeté l'éponge pour diverses raisons. «A la date d'aujourd'hui, les cas des signataires de conventions entre 2002 et 2005 ont été examinés», souligne un membre du comité de suivi des investissements. Outre Dallah Al Baraka pour la station de Taghazout, c'est la société italienne SOIPA qui a été évincée la première de son projet. Les promoteurs italiens, deux ans après la signature de la convention en 2003, ne parvenaient pas à réunir les fonds nécessaires pour réaliser leur projet. Depuis, le gouvernement n'hésite plus à mettre la pression sur les promoteurs qui traînent les pieds pour réaliser les projets, même pour les promoteurs locaux. C'est ainsi que l'Etat, qui a financé l'acquisition du terrain pour environ 800.000 DH, a décidé de mettre en demeure le groupe Omar Laraqui, resté près de 18 mois sans lancer son projet de cimenterie «Asment Oulad Zidane», pour lequel il devait investir 395 millions de DH. Trois semaines plus tard, le groupe qui peinait à lancer son projet cède 51 % du capital de son projet de cimenterie à Holcim Maroc, qui avait également un projet dans la même région de Settat. Mais toutes les sociétés confrontées à des difficultés de financement ne vont pas avoir la chance du Groupe Laraqui. C'est le cas de la société International Mena Can, qui devait réaliser, à Aït Melloul (Agadir), une usine de fabrication de boîtes de conserve métalliques destinées à l'industrie alimentaire pour un montant global de 395 millions de DH. Celle-ci a été en effet obligée de restituer à l'Etat son terrain de 308 hectares qu'il lui avait cédé pour réaliser son unité industrielle. Idem pour la société Palais des Roses, qui devait construire un deuxième hôtel à Agadir, mais qui est actuellement en redressement judiciaire. Du coup, le terrain qui devait abriter le projet a été attribué à un autre opérateur, en l'occurrence Robinson, qui s'apprête à signer avec l'Etat une nouvelle convention dans les prochaines semaines. La Commission interministérielle a réservé la même sanction à la société italienne Luna Rossa, qui avait signé une convention d'investissement en mars 2003. Cette dernière a été purement et simplement résiliée à l'expiration du délai de réalisation accordé au promoteur. Son projet portait sur la réalisation à Al-Hoceima d'un village touristique de 1ère catégorie, dans une zone forestière, pour un montant de 280 millions de DH. Le promoteur italien confronté également à des problèmes de financement, a tenté tout de même de s'accrocher à son projet. Il a en effet proposé à la commission de revendre 80% de ses parts à un nouvel opérateur, Maroc Azur Résidences. Tout en ne fermant pas les portes, les membres de la commission ont demandé aux départements concernés de rechercher, dans la foulée, d'autres opérateurs présentant des références solides et des garanties suffisantes à même de reprendre le projet. Ceux-ci ne mettront pas beaucoup de temps pour intéresser la CDG, qui a finalement récupéré le projet. Le groupe ONA, à travers son holding immobilier Onapar, est en train de régler également les derniers détails pour reprendre le projet Trigano à Marrakech, qui bute sur des problèmes de financement, à en croire une source proche du CRI de la ville.
Autre promoteur, Gabriel Banon, que des capacités financières limitées ont poussé à jeter l'éponge, s'est associé à la société russe Metropol Invest et à l'américaine American Strategic Partners.
Quand les investisseurs
s'en vont
Le dossier déposé depuis 2005 prévoyait la réalisation d'un complexe aux environs de Marrakech pour un montant de 1,5 milliard de DH. Pour la petite histoire, ce pool d'investisseurs a pris la poudre d'escampette lorsqu'on a exigé d'eux une capitalisation de 550 millions de DH. Est-ce à dire qu'il y a une faille dans les procédures de vérification faites au niveau des CRI et de la Commission interministérielle de l'investissement ? A en croire une source à la Direction des investissements, les méthodes de vérification sont déjà bien huilées. «Si c'est un groupe mondial, on ne cherche pas. Si l'entité est inconnue, nous nous adressons aux services de nos représentations diplomatiques pour demander le certificat d'existence. Après, nous cherchons à connaître la situation financière, le chiffre d'affaires sur cinq ans, l'investissement, le bas de bilan, les ventes à l'export et le chiffre d'affaires prévisionnel. Ces informations sont très importantes et permettent de juger de la crédibilité de l'investisseur, car il y a aussi des charlatans dans le monde des affaires», affirme-t-il.
Au CRI de Kénitra, dont le directeur, Jamal Attari, déclare n'avoir aucun projet en souffrance, le secret de telles réussites semble être dans l'intérêt particulier accordé par ses équipes à l'étude des projets. «Outre les références du promoteur et l'opportunité du projet, nous examinons de près l'étude de faisabilité, le programme d'investissement et le financement du projet. Nous accordons également une grande importance au foncier, de telle sorte que sa cession se fait sans difficulté, car nous veillons au préalable à ce que le terrain soit disponible», avoue-t-il.
Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, un dossier déposé par un investisseur auprès d'un CRI doit comporter un certain nombre de documents qui sont la base de la vérification de la validité et de la viabilité du projet. Il s'agit du business plan, du montage financier et du tour de table.
Quand c'est une entreprise marocaine, il est demandé des éléments du bas de bilan, une étude financière, les garanties et une étude de marché. «Lorsque le projet est présenté par un investisseur d'envergure, nous demandons la situation foncière du terrain et le plan architectural en plus des documents classiques», tient à préciser un responsable du ministère du Tourisme et membre de la commission interministérielle de l'investissement. Paradoxalement, la plupart des projets qui sont en suspens et rangés aujourd'hui aux oubliettes butent sur un problème foncier, même si entre les zones rurales et les villes, l'assiette foncière de l'Etat est estimée à près de 950.000 hectares.
Généralement, la convention est signée sans que la question du terrain devant accueillir le site ne soit réglée. «Il y a un an, nous n'étions pas associés dans la cession des terrains aux investisseurs. Ce qui n'est pas sans poser de problèmes à l'investisseur qui met des mois voire des années à entrer en possession de son terrain. Aujourd'hui, nous avons demandé à l'Etat de nous consulter à l'avance. L'idée a été acceptée. Depuis, nous nous exerçons pour arriver à proposer un schéma d'orientation au CRI et à la commission interministérielle», souligne Abdelkhaleq Bouhaddou, directeur de l'Agence urbaine de Marrakech. Il faut dire qu'aux yeux du gouvernement marocain, la convention d'investissement n'est pas un chèque en blanc et l'opérateur doit obtenir les autorisations nécessaires au démarrage de son activité. «C'est une disposition que nous reconduisons dans toutes nos conventions. Certains investisseurs ne démarrent effectivement leur activité qu'un an après et reviennent à la charge pour demander une prolongation. Pour en bénéficier, il faut présenter des justificatifs : cas de force majeure, retards administratifs ou circonstances atténuantes», explique ce membre de la commission des investissements.
Des fortunes diverses…
C'est le cas du projet de création d'une usine sidérurgique de 4 milliards de DH du groupe Sekkat, qui a failli passer à la trappe à cause du statut juridique du terrain censé abriter le projet. Il a fallu l'intervention de l'ex-Premier ministre Driss Jettou, quelques mois avant son départ, pour trouver une solution aux 80 hectares, situés dans la commune de Chellalate (Mohammédia), mais qui relèvent en fait du périmètre agricole. Le projet n'a été lancé que depuis quelques mois.
La société Tritel, une joint-venture maroco-américaine, est certainement moins chanceuse que le groupe Sekkat. Le cas de cette entreprise, qui envisage de réaliser à Marrakech une grande cité cinématographique pour un investissement de 3,3 milliards de DH, est délicat.
Ce dernier est mitoyen d'un champ de tir et relève de l'administration de la Défense nationale. Or, les Forces armées nationales, tout en acceptant de transférer ses activités à Ben Guérir, tardent à le faire. Face à ces difficultés, il a été proposé au promoteur d'identifier un autre terrain moins problématique. Mais l'opérateur croit savoir que le déménagement aura bien lieu. En revanche, Ynna Holding et Editinfo (Groupe Masnaoui), qui pensaient tenir enfin les terrains qui abriteront respectivement leurs projets d'université privée et d'école supérieure de tourisme et d'hôtellerie, ont dû déchanter très tôt. Les deux groupes, qui avaient demandé et obtenu des terrains sur le site du technopôle de Bouznika, ont tout simplement vu leurs espoirs s'envoler suite à la décision de l'ex-Premier ministre Driss Jettou de transférer le projet à Salé pour que Bouznika reste dédié aux projets touristiques et de loisirs. Depuis, la commission a donné ses instructions aux départements concernés pour leur trouver des parcelles en dehors de l'assiette foncière réservée initialement au technopôle. ◆
Ynna Holding
Un projet sucrier au goût amer
Annoncé en grande pompe, Miloud Châabi (photo) a mis du temps avant d'abandonner son projet de construction d'une usine de raffinage de sucre à Tanger. Pourtant au départ, même l'occupation du terrain par Cosumar ne semblait pas le décourager. Dans sa quête, le patron de Ynna Holding s'est d'abord rapproché de Savola, qui depuis son arrivée au Maroc, en collaboration avec Mustapha Amhal, avait déjà un œil sur le secteur. Tout a commencé en 2005, quand l'appel d'offres est enfin lancé pour la privatisation des sucreries publiques. Les Saoudiens sont dans la course. Mais ils seront écartés face à la Cosumar. Du coup, ce dernier détient un monopole de fait. Mais le secteur du raffinage au Maroc étant libéralisé, une alternative s'offre aux opérateurs intéressés. Savola s'est alors rapproché du groupe Châabi. Mais entre temps, les épreuves de sa filiale huile lui font changer d'avis. C'est alors que Châabi décide de faire cavalier seul avant de se raviser. Car dans le secteur du sucre, contrairement au secteur de l'huile, les marges sont administrées. Il n'est pas possible de commercialiser le kilo de sucre en poudre à plus de 4,2 DH. Les opérateurs ne peuvent donc compter que sur le volume. Ce qui est relativement difficile. Châabi, qui s'en apercevra plus tard, jetera l'éponge. Savola, lui, n'a pas laissé son projet, il a préféré s'installer en Algérie, à Oran, non loin de la frontière marocaine, avec une nouvelle usine d'une capacité d'un million de tonnes.
Marina d'Asilah
Un chantier sous-capitalisé
es promoteurs se suivent et se ressemblent pour le projet de la marina d'Asilah. L'une des premières villes de la région de Tanger à avoir pensé construire une marina et un port de plaisance dès 1984 peine à trouver un bon opérateur. Les diverses tentatives déployées par la commune et l'Etat et les facilités que ces derniers comptaient offrir aux promoteurs avaient séduit à deux reprises deux sociétés, marocaine et italienne. Mais les investisseurs sont aussitôt repartis. C'est sur l'investisseur italien, amené au Maroc par un ex-ministre du gouvernement, que tous les espoirs ont été placés. Malheureusement, l'opérateur, qui a créé dans la foulée la Société Italienne pour le Port d'Asilah (SOIPA), s'est tout simplement contenté de signer en juillet 2003 une convention avec l'Etat marocain. En vertu de l'accord, la SOIPA disposait d'un délai de 36 mois pour réaliser son projet, en plus de la marina, de deux hôtels 5 et 4 étoiles d'une capacité de 200 chambres chacun, d'un centre commercial, d'un amphithéâtre ainsi que des infrastructures concernant le port de plaisance et le port de pêche (quais, chantier naval, yacht-club... Montant de l'investissement : 510 millions de DH. A la clé : 700 emplois. Seulement, un peu moins de deux ans plus tard, les Italiens n'ont rien réalisé. Alors que le promoteur italien continue d'affirmer qu'il en est encore au stade des négociations avec des bailleurs de fonds pour la réalisation du projet. Quelques jours après, la sentence de l'Etat marocain tombe : le projet est alors retiré à la SOIPA et la convention résiliée. Pour autant, la commune d'Asilah ne veut pas que le projet de la marina tombe à l'eau. Le boom touristique que connaît la région et l'affluence de capitaux étrangers vers le littoral qui sépare Tanger d'Asilah constituent des signes prometteurs à cet égard, surtout avec les mégaprojets initiés par les entreprises qataries et émiraties dans l'entourage immédiat de la ville. Selon une source qui a requis l'anonymat, des discussions, en vue de la réalisation du projet de la marina, seraient engagées actuellement avec des opérateurs arabes. Mais il s'agit de ne pas réitérer les erreurs du passé.
Morocco Film City
Benkirane & Cie en stand-by
hmed Benkirane, qui s'est associé à Castro Khatib, fondateur de Tritel, de David Lowe et de Mel Morris, espère toujours réaliser son projet de cité cinématographique à Marrakech pour un investissement de 3,3 milliards de DH. Pourtant, cette joint-venture maroco-américaine se trouve dans une situation délicate, si bien qu'elle a des garanties pour lever des fonds auprès des banques marocaines et étrangères comme BMCE Bank, Corral Bank, Europe Vision et des banques émiraties. En effet, leur dossier, déposé depuis 2005, bute sur un problème de foncier. Les autorités de Marrakech peinaient à apurer la parcelle de terrain de 260 hectares identifiée initialement pour le projet et qui appartient au domaine privé de l'Etat. En fait, ladite parcelle, comme l'explique le directeur de l'Agence urbaine de Marrakech, est mitoyenne à un champ de tir exploité par les Forces Armées Royales. Or, l'administration de la défense nationale, tout en acceptant de transférer ses activités à Benguérir, tarde à le faire. Les promoteurs ne veulent pas d'un autre site. À en croire une source proche des promoteurs, leur projet a même permis à la ville de gagner près de 10.000 ha. Encore faudrait-il, une fois le champ de tir transféré, fixer et négocier les prix d'acquisition des terrains et les compensations à définir. C'est dire que le lancement du projet n'est pas pour demain. Rappelons que celui-ci sera composé de studios cinématographiques entourés d'espaces de loisirs, de tourisme, de shopping et de détente. Des résidences et des hôtels (20.000 lits), un lac artificiel de 17 hectares et un circuit de rallye automobile sont également prévus.
Ecole supérieure d'hôtellerie
Masnaoui bloqué
par le foncier
rois ans se sont écoulés depuis qu'Abdelkader Masnaoui (photo), président fondateur du cabinet Masnaoui & Mazars, a annoncé la création d'une école supérieure d'hôtellerie, de tourisme et de restauration en association avec la prestigieuse école hôtelière de Lausanne à Bouznika sur 7 hectares. Depuis, le projet est au point mort. À l'origine de cette suspension, la décision de l'ex-Premier ministre, Driss Jettou, de transférer le technopôle de Bouznika à Salé pour laisser la place aux projets touristiques. Or, le groupe Masnaoui avait introduit une demande auprès des autorités pour bénéficier d'une parcelle de terrain d'environ 7 hectares. Son projet devra accueillir entre 400 et 500 étudiants, tous en régime interne, et nécessitera un investissement global estimé entre 30 et 40 millions de DH. Encore faudrait-il que les autorités lui trouvent un autre terrain. Pendant ce temps, les associés suisses, qui rêvaient d'ouvrir leur première antenne hors de leur base, s'impatientent.
Lalla Takerkoust
Les malheurs
de Trigano font
le bonheur de l'ONA
orsqu'en 2002, Serge Trigano
(photo) annonce son ambitieux projet d'investissement près du barrage de Lalla Takerkoust, personne ne se doutait que l'investisseur n'avait pas les fonds nécessaires pour lancer les travaux. Son travail de sape avait en effet bien fonctionné. Le promoteur français avait même réussi à attirer dans son tour de table la CDG et la Mamda. Finalement, la CDG s'est retirée du projet. Depuis, il a été démasqué et le terrain lui a été retiré. Et comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, l'ONA, à travers son holding immobilier Onapar, s'est positionné pour reprendre le projet. Les derniers détails sont en cours de règlement avant que l'opération n'aboutisse.
Club Tamesloht Resort
Gabriel Banon
disparaît dans
la nature...
n patron de CRI n'a certainement pas tort en affirmant dans le cadre de cette enquête que les investisseurs n'aiment pas qu'on leur pose trop de questions ou qu'on exige d'eux qu'ils observent certaines dispositions. Ce constat sied bien au cas de Gabriel Banon (photo), initiateur du projet du «Club Tamesloht Resort», en partenariat avec la société russe Metropol Invest et l'américaine American Strategic Partners. En effet, n'ayant pas suffisamment de capacité financière, le promoteur n'a pas apprécié que l'Etat marocain exige une capitalisation de 550 millions de DH. Pourtant, pour son projet qui prévoyait la réalisation d'un complexe aux environs de Marrakech pour un montant de 1,5 milliard de DH, l'Etat avait mis à sa disposition un terrain de 280 hectares pour la construction d'un complexe comprenant un palace de 200 suites, deux hôtels, un centre de conférences, deux terrains de golf, un complexe résidentiel et d'autres équipements. Réponse du berger à la bergère, Gabriel Banon s'est tout simplement évaporé dans la nature.
Latsis
Un investisseur trop exigent
e groupe grec Latsis, opérant dans les finances, le transport maritime et l'hôtellerie, et qui semblait nourrir de grandes ambitions, a tout simplement plié bagage. Principale raison : le holding, qui avait programmé un investissement global de 1,7 milliard de DH pour la réalisation de 2.100 lits hôteliers sur la nouvelle zone touristique de Chrifia, s'étendant sur 140 ha, n'a pas digéré que l'Etat marocain n'ait pas accédé à sa requête. Pour la petite histoire, l'investisseur grec a exigé une clause de «nation la plus favorisée». Autrement dit, Latsis a demandé que l'Etat marocain s'engage à lui accorder toutes facilités et mesures incitatives, concédées à d'autres investissements ultérieurs à l'accord qu'il aura conclu. Ce que l'Etat a bien évidemment refusé.
Bricorama
Un projet maudit !
Bricorama
Un projet maudit !
Depuis la récupération de la licence exclusive d'exploitation de la marque Bricorama par Nadia Mourine (photo), on pensait au retour de cette enseigne de bricolage dans le Royaume, dans la mesure où la Marocaine native de France a pris le soin de tisser un partenariat avec BCF Group de Abdelwahed Bencherif, qui détient déjà un portefeuille de franchises. C'est suite au retrait de la licence à la société Eurinvest que les deux associés ont tenté de relancer le projet. En effet, la société anonyme de droit marocain, Eurinvest, créée à l'occasion, en 2002, par Bernard Semeria, avait lancé la construction de son premier magasin sous l'enseigne Bricorama sur un terrain de 4.000 m2 en face de la Préfecture d'Aïn Sebaâ, avant que le projet ne soit abandonné en raison de problèmes d'appréciation. Aujourd'hui, les deux partenaires, qui avaient affirmé avoir déniché un terrain d'une superficie de 5.000 m2 à Casablanca pour y construire leur premier magasin Bricorama, ne sont toujours pas passés à l'acte. Or, l'ouverture du premier magasin était prévue avant la fin 2007. L'investissement prévu pour la réalisation de cette grande surface de distribution de produits de bricolage est de l'ordre de 20 millions de DH. Le projet de construction prévoit entre autres une agence bancaire, un espace restaurant, une pharmacie ainsi que diverses activités nécessaires à la vie du quartier et à l'animation du centre commercial.
Ahlen Village
Une licence de casino
ou rien !
a société Ahlen Village ne veut pas enterrer son projet de station «Asilah Beach». Mais c'est tout comme, même si ses promoteurs ne se lassent jamais de relancer le gouvernement. À peine le Premier ministre Abbass El Fassi a-t-il pris son quartier général à la Primature qu'ils sont revenus à la charge pour le projet, bloqué depuis 1999 à cause du refus des autorités locales de délivrer une licence pour exploitation de casino. Rappelons que la convention signée avec Ahlen Village en 1999 (plus de 600 millions de DH d'investissement) comportait un accord de principe pour la création d'un casino. Néanmoins, ce projet n'est jamais sorti de terre en raison de la réticence des élus locaux à donner leur bénédiction pour l'ouverture d'un établissement de jeux. C'est pourquoi les promoteurs ont ainsi demandé au gouvernement de convaincre les autorités locales d'Asilah d'octroyer une licence de casino. Outre le casino, le projet devrait comprendre la réalisation de deux hôtels 5 étoiles.


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