Le Maroc vit un stress hydrique important qui impacte la campagne agricole. La Banque Mondiale s'apprête à accorder un prêt de 180 millions de dollars au pays pour financer un programme de résilience et de durabilité des eaux d'irrigation. L'enjeu principal lié à ce prêt est la gouvernance de l'eau dans l'agriculture, en vue d'améliorer la qualité des services d'irrigation et de conseil agricole ainsi que l'accès aux technologies modernes d'irrigation. Le programme qui sera géré par le ministère de l'agriculture intervient dans un contexte de rareté croissante des ressources. Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale devraient approuver ce nouveau prêt vers fin mars 2022. Le programme en question portera sur 3 axes principaux, le premier étant renforcement de la gouvernance de l'eau dans l'agriculture qui vise à améliorer le processus d'allocation de l'eau et la connaissance technique des agriculteurs. Cela inclut la création d'une plateforme pilote d'allocation de l'eau couvrant 98 000 hectares appartenant à 27 000 agriculteurs dans le périmètre de la région de Tadla. Le financement va aussi permettre la mise en œuvre du contrat de nappe à Chtouka pour améliorer la gestion durable des eaux souterraines. Le programme porte aussi sur le volet de l'agro-informatique et la mise en place de deux observatoires de suivi-évaluation des impacts de la modernisation au niveau de la parcelle et hors parcelle. Lire aussi | Chery, un constructeur automobile engagé humainement et socialement Le deuxième axe concerne la modernisation des services d'irrigation et de drainage, et consiste à financer des services de conseils et de travaux au niveau de Tadla, de Souss Massa et de Chtouka. Sur la région de Tadla, il s'agit principalement de projets visant la modernisation des principaux canaux d'irrigation, la construction des conduites d'alimentation pour les zones bénéficiant de la pressurisation gravitaire et la modernisation des stations de pompages pour les zones nécessitant une pressurisation artificielle y compris la construction de stations de filtration. Le dernier et le troisième axe concerne l'amélioration de l'accès aux services de conseil et aux technologies d'irrigation à la parcelle. L'axe comprend la sensibilisation des agriculteurs aux technologies d'irrigation améliorées, notamment l'irrigation goutte à goutte et va permettre de renforcer les connaissances des agriculteurs et l'accès aux technologies d'utilisation de l'eau et de développement des activités agricoles.