Grâce aux ORMVA et avec l'appui de la Banque mondiale, le procédé de goutte-à-goutte a de plus en plus la cote auprès des agriculteurs. Dans le bassin de l'Oum er-Rbia, les économies d'eau tournent autour de 25%, et la hausse de productivité permettrait une amélioration de revenus de 25 à 30%. En route vers Marrakech au départ de Casablanca, les champs labourés offrent un paysage aride, alors que les premières gouttes de l'année n'ont pas encore produit leurs effets sur les cultures... quand ces dernières ne sont pas définitivement perdues. Mais ici et là, des parcelles sortent du lot, se parant d'un manteau vert qui contraste avec la sécheresse qui touche cette campagne agricole. L'explication tient en un terme: le goutte-à-goutte. Procédé d'irrigation qui fait ses preuves depuis plusieurs années et qui commence à s'imposer parmi les agriculteurs, avec l'appui de programmes publics de développement. La Banque mondiale (BM) a notamment pris part à ce chantier et se félicite des retombées de la démocratisation de ce procédé agricole. «Soucieux de promouvoir un modèle d'irrigation plus durable, le Maroc a mis sur pied le Plan national d'économie d'eau d'irrigation pour optimiser l'utilisation des ressources hydriques et accroître la productivité de l'agriculture», rappelle la Banque mondiale dans une récente publication. Efficience Dans les grandes zones irriguées qui relèvent des offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA), le plan vient soutenir la modernisation du réseau d'irrigation entreprise dans le but de fournir des services de meilleure qualité aux agriculteurs. Les efforts entrepris par le Maroc en vue d'améliorer les services d'irrigation, notamment dans le bassin de l'Oum er-Rbia, reçoivent l'appui de la Banque mondiale depuis 2010, sous la forme de prêts alloués pour la modernisation du réseau d'irrigation couvrant de larges superficies. Ce service amélioré permet aux agriculteurs d'adopter des technologies d'irrigation plus efficaces et plus efficientes, principalement par micro-irrigation, une technique promue par les autorités marocaines par le biais d'un programme incitatif. «L'irrigation au goutte-à-goutte a changé les pratiques des agriculteurs. Nos économies d'eau se chiffrent à 25% et notre productivité a littéralement bondi. Je gagne aujourd'hui 25 à 30% de plus qu'avec les systèmes d'irrigation que j'employais auparavant», explique un agriculteur bénéficiaire cité par l'organisation internationale. «En promouvant une gestion plus durable de l'eau, le Maroc se donne les moyens de devenir un acteur agricole de premier plan et d'accroître ses exportations vers les marchés régionaux», anticipe la Banque mondiale.