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L'Etat ne se fixe pas de seuil pas de seuil d'alerte
Publié dans Challenge le 15 - 03 - 2008

Tout le monde suit de près l'évolution des cours mondiaux du pétrole et tout
le monde s'attend à des augmentations des prix à la pompe. Quand auront-elles lieu ? Même l'Etat l'ignore.
Le gouvernement d'Abbas Al Fassi est-il en train de faire de mauvais calculs ? Il prétend vouloir à tout prix soutenir le pouvoir d'achat en décidant de ne pas réviser les prix des produits encore administrés (alimentaires, pétroliers…). Malgré l'envolée des prix à l'international, il accuse toujours le coup… en naviguant à vue. Il ne dispose pas de visibilité pour décider du bon timing pour modifier les prix et alléger en quelque sorte le fardeau de la Caisse de Compensation. Aucun responsable contacté ne s'est aventuré sur une date précise tant la décision est, nous dit-on, politique. Abbas Al Fassi ne veut pas assumer l'explosion d'une crise sociale. Les prix augmentent. Les salaires n'évoluent pas. Des familles se paupérisent. Le gouvernement ne souhaite pas (pour l'instant) aggraver la situation en augmentant les prix des produits compensés. C'est pourtant son droit. Le cours du baril du pétrole brut progresse de jour en jour. Il atteint les 108 dollars. A partir de quel seuil critique le gouvernement devra-t-il s'inquiéter vraiment au point de réagir sur les prix à la pompe?
Ce qui justifie
les prix inchangés
Vraisemblablement, il n'en existe pas. Selon les informations dont nous disposons, le gouvernement l'ignore puisque aucune simulation n'aurait été faite pour le déterminer. C'est donc le flou. Selon un ministre de l'équipe Al Fassi, le gouvernement gère ce dossier au jour le jour. Pour l'instant, le choix de maintenir les prix inchangés ne peut que refléter la marge de manœuvre dont dispose encore le gouvernement pour supporter le poids de ces augmentations. Selon un expert en la matière, plusieurs facteurs permettent à l'équipe Al Fassi de souffler encore. Le niveau du baril à 75 dollars sur lequel a été élaborée la loi de Finances 2008 n'est qu'une moyenne étalée sur l'ensemble de l'année qui n'est pas encore achevée. Nos officiels sont encore optimistes et espèrent un revirement de tendance au cours de l'année qui devra rééquilibrer la balance. De plus, les produits pétroliers commercialisés maintenant émanent du pétrole acheté il y a quelques mois, à un moment où le baril n'atteignait pas encore les niveaux d'aujourd'hui. Aussi, ne faudrait-il pas oublier que le Maroc a signé des conventions avec des pays amis pour disposer d'un pétrole à des tarifs réduits. Autre élément : l'Etat pousserait les professionnels à pomper dans le stock de sécurité dans l'espoir de le reconstituer lorsque les prix seront plus bas. Tous ces arguments combinés permettraient de repousser l'échéance relative à la révision des prix à la pompe. «Et tant que la Samir, seul raffineur du pays, n'a pas encore réagi pour dénoncer la cherté du pétrole, c'est qu'il n'y a pas encore péril en la demeure», reconnaît un expert en produits pétroliers. Pour lui, le raffineur n'achète pas le pétrole aux prix exorbitants d'aujourd'hui. «Ils pourraient avoisiner les 70 ou 80 dollars le baril. Si le raffineur était lésé, il se serait manifesté pour réclamer une révision de la structure des prix». L'Etat aurait donc encore des moyens. D'ailleurs, il profiterait encore des recettes émanant des produits pétroliers ou de la taxation de certains nouveaux produits et services (TVA…). Ce qu'il donne d'un côté, il le récupère finalement de l'autre. «Ceci était le cas peut-être il y a quelques années. Mais aujourd'hui, ces recettes s'amenuisent. Nous avons aussi supprimé les droits de douanes sur certains produits (blé…)… Nous ne disposons plus d'autant de marge qu'auparavant», confie un responsable au ministère des Affaires économiques et générales. Et de poursuivre : «au cas où les prix seraient gelés, il faudrait penser aux actions à mettre en place pour mieux s'en sortir». Si la conjoncture reste inchangée, le gouvernement devra alors trancher.
Les produits doivent être différenciés
Quelle que soit la mesure à prendre, elle ne pourra pas, à elle seule, permettre de résoudre le problème de la compensation qui dépasse celui du prix. Tout le système doit être refondu de fond en comble. Des études sont maintenant lancées. Elles devraient aboutir d'ici à la fin de premier semestre de l'année en cours. Un débat national devra aussi être organisé.
Des pistes sont d'ores et déjà lancées. Du temps de Driss Jettou, un début de réflexion avait mené à la mise en place d'aides conditionnelles. Il s'agit d'un schéma qui financerait directement les consommateurs et non les producteurs. Les plus démunis disposeraient d'une enveloppe mensuelle par exemple. En contrepartie, ils devront justifier de la scolarisation de leurs enfants, des soins… Pour mettre en place un pareil système, il est impératif de réussir la sélection des personnes bénéficiaires. A priori, elles pourraient être sélectionnées grâce aux critères choisis pour le Ramed, régime de l'assurance maladie obligatoire des plus démunis. Concernant ce dernier, sa mise en place a buté justement sur le choix des personnes. Une expérience-pilote devrait bientôt démarrer dans la région de Tadla Azilal. Si elle a tardé, c'est parce que le staff du ministère de l'Intérieur souhaite prendre son temps pour s'assurer des derniers réglages. Pour Najib Akesbi, universitaire, le problème de la compensation devrait aussi se traiter d'une autre manière. Pour lui, il est primordial de résoudre les problèmes de fonds et de faire des choix incontournables. «Il n'est pas normal qu'on continue à ne pas distinguer entre les différents produits compensés. Chacun a ses spécificités. Il faut discuter produit par produit et moduler par la suite les systèmes», convient-il. Et pour cela, un débat national est plus que recommandable. Que veut-on ? Que cherche-t-on exactement à atteindre pour chaque famille de produit ? Les débats futurs sont très attendus dans ce sens.
Le soutien du pouvoir d'achat
est illusoire !
Un docteur, chercheur en sciences économiques à l'Université Paul Cézanne (France), a publié un article dans lequel il analyse les systèmes de compensation de plusieurs pays en voie de développement (Maroc, Tunisie, Egypte, Zimbabwe…). Il arrive à la conclusion que le soutien du pouvoir d'achat est illusoire. «L'Etat supporte la hausse des prix soit en augmentant la pression fiscale, soit en creusant le déficit budgétaire et donc la dette publique». Selon les résultats de politiques engagées dans ces pays, la compensation a conduit à des pénuries de produits essentiels, à l'arrêt de l'investissement des producteurs… Pour sortir de cet engrenage, il propose de laisser les prix se former librement. Des aides directes et ponctuelles, en périodes de crises, devront être fournies aux défavorisés pour les produits de première nécessité. Le chercheur ajoute que le problème du pouvoir d'achat ne doit plus être réduit au prix, car il est fonction des revenus aussi. D'où la nécessité d'agir sur ces deux composantes.


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