Le changement d'identité du deuxième opérateur était dans le pipe. Avec la nouvelle équipe dirigeante, le projet pourrait être accéléré. C a va vite chez Meditel. Vendredi 29 mars, le conseil d'administration de l'opérateur télécoms décide de remplacer Mohamed El Manjra par un ex de SFR, Michel Paulin. En plein conseil, El Manjra aurait envoyé à ses équipes un courriel leur annonçant son départ et sa satisfaction d'avoir servi au sein de la boite. Trois jours plus tard seulement, alors qu'on disait qu'il allait encore rester un mois avant de quitter l'entreprise, des témoins au sein du groupe racontent que leur ex-patron s'est rendu avec un huissier pour constater qu'il rendait bien tout ce qui appartenait à l'entreprise : véhicule... Avec l'arrivée de Paulin, c'est donc une nouvelle ère qui se profile chez Meditel. Et comme pour la marquer, il n'est pas exclu que l'opérateur change de dénomination. Il y a à peine six mois, Mohamed El Manjra n'écartait pas cette éventualité. Répondant à une question d'un journaliste d'un quotidien de la place sur l'éventuel changement de la marque Meditel après l'entrée dans le capital du français Orange, il répond en substance : « la marque est une question de business qui dépend d'une efficacité donnée. Il n'y a pas de dogme là-dessus. Elle est constamment et de manière systématique et cohérente évaluée. Si un changement de marque devait rapporter une valeur ajoutée, il aura lieu. Il ne faut pas non plus oublier que changer une marque n'est pas aussi neutre que cela puisse paraître. Il y a des avantages et des inconvénients ». Selon nos informations, ce changement ne devrait pas tarder à arriver. Une source évoque même la nouvelle identité de l'opérateur qui se dénommerait tout simplement « Orange », à l'image de l'un de ses actionnaires. Mais si cette action se concrétise, il faudra que l'opérateur déploie les gros moyens (surtout de communication) pour marquer le changement. En tous les cas, la nouvelle équipe dirigeante semble vouloir en accélérer le processus. Avec la nomination d'un nouveau patron à la tête de l'opérateur, bien des choses devront changer. Et l'on devrait s'attendre à plus de synergies avec le groupe français. Jusqu'à présent, elles ont été très faibles. Depuis sa prise de 40% de participation dans Meditel, Orange s'est imposé sur quelques actions d'exclusivité comme l'introduction du I-Phone sur le marché marocain alors que Maroc Telecom négociait la même chose. Il a vite été devancé. En tous les cas, Michel Paulin a du pain sur la planche ne serait-ce que pour récupérer le demi million de clients perdus l'an dernier et, en conquérir de nouveaux.