La dégradation des délais de paiement pourrait compromettre la survie des entreprises déjà gravement affectées par la chute de l'activité économique. Elles vont devoir faire des arbitrages entre le règlement des salaires, des impôts, des fournisseurs… Les fournisseurs sont souvent les derniers à être payés. Mais il y a heureusement des exceptions dans ce tableau, comme la chaîne Marjane qui règle à moins de 10-15 jours ses fournisseurs et prestataires depuis le début de la pandémie. En 2019, le crédit interentreprises a atteint 420 milliards de DH contre 392 milliards de DH un an auparavant. Les fournisseurs sont donc devenus une des principales sources de financement pour les mauvais payeurs, gratuite et plus facile à obtenir qu'un crédit bancaire. Avec la trésorerie, c'est le sujet central dans les entreprises, confirme Chakib Alj, président de la CGEM, invité au Club de L'Economiste. Lire aussi | Présidence CGEM : premier bilan Conséquence de la crise sanitaire, les délais de paiement devraient encore se dégrader en 2020. En effet, malgré la mise en place du dispositif Damane Oxygène, qui permet de payer les salaires, les fournisseurs et même les impôts, des milliers d'entreprises en difficulté ne sont pas éligibles. Celles ayant un ratio d'endettement élevé ou des incidents de paiement sont disqualifiées. L'Observatoire des délais de paiement devrait publier prochainement son rapport sur la situation. Lors de la troisième réunion de l'Observatoire, la CGEM a proposé d'amender la loi 49-15 du code du commerce pour inclure une sanction à l'égard des mauvais payeurs au lieu d'une indemnité sur retard de paiement devant être versée aux créanciers. Lire aussi | Benchaaboun appelle à accélérer le règlement des TPME Une proposition qui devrait voir le jour puisque le ministre des Finances en fait une priorité. Il sera donc question d'une amende au lieu d'une indemnité comme par le passé. Elle ne sera pas déductible fiscalement comme c'est le cas encore aujourd'hui des pénalités de retard. Autrement, le principe de la sanction serait dévié parce que, au final, le mauvais payeur ne perd rien au change. Tribune et Débats La tribune qui vous parle d'une actu, d'un sujet qui fait débat, les traitent et les analysent. Economistes et autres experts, patrons d'entreprises, décideurs, acteurs de la société civile, s'y prononcent et contribuent à sa grande richesse. Vous avez votre opinion, convergente ou différente. Exprimez-la et mesurez-vous ainsi à nos tribuns et débatteurs. Envoyez vos analyses à : [email protected], en précisant votre nom, votre prénom et votre métier.