L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) vient de rendre sa copie sur son protocole sanitaire dans le secteur du transport aérien. Un «guide des bonnes pratiques» qui fait notamment du port du masque, des contrôles de température et de la désinfection des avions, un préalable nécessaire pour minimiser le risque de transmission du virus tant dans les infrastructures aéroportuaires qu'à bord des avions. Après avoir été cloué au sol et mis financièrement à genoux, le secteur du transport aérien réclamait une harmonisation des règles afin de rassurer les passagers et les Etats qui ont, pour beaucoup, fermé leurs frontières dans l'espoir d'enrayer la propagation de l'épidémie. Un protocole sanitaire élaboré conjointement avec l'Organisation mondiale de la santé et l'Association internationale du transport aérien (IATA) a été approuvé ce lundi 1 juin 2020 par le Conseil de l'OACI. Les principales mesures Les recommandations se veulent, selon l'Organisation, un «cadre» visant aussi bien la sécurité des passagers que celle des personnels dans les aéroports, comme à bord des avions. Concrètement, le voyageur devrait présenter dès son arrivée à l'aéroport une déclaration de santé et subir un premier contrôle de température, précise l'OACI. L'enregistrement en ligne avant d'arriver à l'aéroport doit être privilégié. De même que l'Organisation recommande aux aéroports de redéfinir, d'un point de vue logistique, les vérifications de passage aux contrôles de sécurité, l'objectif étant de limiter les contacts physiques et les files d'attente. Le port du masque doit être obligatoire à l'intérieur du terminal, dans lequel une distance physique d'au moins un mètre doit être respectée. Il en est de même à bord des appareils. Une fois dans la cabine, les passagers doivent garder leur masque et se déplacer le moins possible pendant le vol, en évitant les files d'attente, notamment vers les toilettes, pour ne pas risquer de contaminer les autres passagers. Des places limitées Et qu'en est-il au niveau des places assises ? L'OACI ne préconise pas de neutraliser un siège sur deux pour assurer la distanciation physique, un système qui ne fait pas l'unanimité chez les opérateurs de transport qui y voient une menace économique pour leurs business. Cependant, l'Organisation recommande vivement que les voyageurs soient aussi éloignés le plus possible les uns des autres selon le taux d'occupation de l'avion. Par ailleurs, la nourriture à bord devra être pré-emballée ; de même que l'aéronef doit être désinfecté régulièrement. Il va sans dire que de nouveaux contrôles de température doivent être effectués sitôt l'avion arrivé à destination. A noter que les changements imposés au secteur aérien pour lutter contre l'épidémie sont, selon l'OACI, les plus importants depuis les mesures de renforcement en matière de sécurité qui ont été édictées au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. L'OACI qui estime enfin que la pandémie de coronavirus pourrait réduire de 1,5 milliard le nombre de passagers d'ici la fin de l'année.