Près de quinze ans après y avoir pris pied, le groupe français Canavese se désengage du Maroc. Confronté à de graves difficultés financières depuis 2018, ce producteur et distributeur de fruits et légumes vient de dénouer son partenariat avec la famille Belhaj avec laquelle il avait créé une joint-venture, en fin 2015, dans le domaine de la production agrumicole. L'opération s'est matérialisée à travers le rachat par les associés marocains du bloc majoritaire détenu par le groupe basé en Aubagne (au Sud-Est de la France) dans la Compagnie Agricole Belhaj Canavese (CABC). Une entité qui emploie plus de 150 salariés entre ses deux sites de production répartis entre la région de Berkane dans l'Oriental et la plaine du Souss (près d'Agadir) et qui totalisent, en plantations et vergers d'agrumes, plus de 600 hectares pour une production annuelle avoisinant les 20.000 tonnes en variétés diverses de Clémentines Berkane, Nours, Nules ainsi que les fameuses oranges Maroc Late. Jusqu'en 2019, CABC exportait ses produits sous sa marque propre KINI CITRUS aussi bien directement vers des importateurs en Amérique du Nord (Etats-Unis-Canada), Russie et Europe occidentale, que vers son ex-maison mère pour être écoulés ensuite sur le marché français. Il faut dire que le désengagement de Canavese du Maroc, fait partie d'un plan de restructuration plus global mis en place dans le sillage de l'ouverture récente par le Tribunal de commerce de Marseille, d'une procédure de redressement judiciaire concernant celui qui fut longtemps un des leaders en France de la distribution des fruits et légumes. Outre le désengagement de CABC, ce plan a également donné lieu à la cession des activités de production en Côte d'Ivoire (qui emploient 2.500 salariés) à des investisseurs locaux et des trois mûrisseries de bananes dont disposait l'entreprise en France au groupe Fruidor. L'objectif du management de Canavese dont la fragilité financière a été aggravée par la crise du Covid-19 est, désormais, de se concentrer sur les activités de pure distribution sur son marché domestique avec l'espoir de retrouver, dès 2021, son niveau d'activité antérieur à l'actuelle crise avec un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros (plus de 1,6 milliard de DH).