Selon le ministère de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, le PIB agricole devrait continuer à montrer une bonne résilience » avec un palier supérieur à 105 milliards de DH. Le département d'Aziz Akhannouch indique que malgré une conjoncture climatique difficile limitant la production céréalière et le contexte de l'urgence sanitaire actuel, le PIB agricole ne connaîtra pas une grande rétraction. De même, les estimations provisoires montrent que cette baisse restera contenue autour de 5%, et ce hors agroalimentaire grâce au comportement de toutes les autres filières de production (maraîchage, arboriculture, lait et viandes). « En dehors des céréales, toutes les autres cultures affichent un état normal voire, pour certaines supérieur à la campagne précédente. En effet, l'arboriculture fruitière se comporte aussi bien pour les espèces qui entrent en production actuellement que pour les espèces en floraison et dont la production entrera sur les marchés à partir de septembre et les mois suivants », annonce le département d'Aziz Akhannouch. On apprend aussi que cette phase de floraison, critique et déterminante des rendements, se passe dans des conditions favorables notamment de température et d'humidité. De même, les agrumes et les oliviers en particulier en stade de floraison affichent de bonnes perspectives de production si la situation climatique demeure favorable en mai-juin. Lire aussi: Coronavirus : BMCE Capital examine les impacts économiques et financiers de la crise sanitaire Pour les cultures annuelles, les assolements d'hiver sont bien équilibrés et assurent une production abondante et diversifiée pendant toute cette période printanière. Il s'agit des légumes (tomate, pomme de terre, oignons, aubergine, navets, artichauts, petit pois, etc.), de la canne et la betterave à sucre dont les récoltes ont déjà commencé. L'état des cultures laisse prévoir une bonne production, relève la même source, notant que dans certains périmètres comme le Tadla et le Gharb, les estimations prévoient des rendements records pour la betterave à sucre. De même, les assolements des cultures semées au printemps en grande partie dans les zones irriguées sont réalisés dans de bonnes conditions et permettront une bonne production. Aussi, toutes les dispositions sont prises pour les assolements des cultures d'été dont la production est mise en marché pendant la période de septembre à décembre, qui coïncide avec le commencement de la nouvelle année agricole, ajoute le ministère, indiquant que la campagne agricole 2019-2020 a enregistré une pluviométrie limitée à 205 mm au 22 avril 2020, en baisse de 34% par rapport à la moyenne de 30 ans (323,7 mm) et de 25% par rapport à la campagne précédente (282,1 mm) à la même date. Notons que l'impact de cette faiblesse du volume des pluies a été exacerbé par leur mauvaise et irrégulière répartition spatiotemporelle. On apprend ainsi que la campagne a connu de faibles précipitations à tous les stades de développement des céréales et a été également caractérisée par de longues périodes sèches (près de 40 jours) pendant les périodes de tallage et de montaison. « Le déficit pluviométrique a touché toutes les régions céréalières à un degré plus au moins important. Dans la Chaouia et le Haouz, ce déficit a été de 50% en moyenne. Dans le Saïss, le pré-rif et le Nord, il a varié entre 30 et 45% avec un niveau de précipitation relativement favorable pour la croissance et le développement des céréales. Ainsi, la campagne agricole a été moyenne dans le Saïss et le Gharb et faible dans le reste des régions », souligne le ministère, ajoutant qu'au titre de la campagne 2019-2020, l'estimation prévisionnelle de la production des trois céréales principales est de 30 millions de quintaux, soit 42% de moins par rapport à la campagne précédente.