La campagne agricole actuelle n'est peut-être pas au même niveau que la précédente mais promet déjà beaucoup. En effet, les précipitations importantes qu'a connues notre pays ces derniers mois ont été salutaires. C'est ce qu'il faut retenir de la dernière publication en date du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime. Ainsi, au 14 février, le cumul pluviométrique national moyen est ressorti à 194 mm, ce qui s'approche beaucoup des 239 mm généralement réalisés lors d'une campagne normale. Aussi, le taux de remplissage des barrages à la même date est de 11,23 milliards de m3 contre 12,36 milliards de m3 lors de la campagne précédente à la même date, alors que la réserve des barrages à usage agricole est estimée à 9,36 milliards de m3 contre 10,51 milliards de m3 et le taux global de remplissage avoisine 68%. Dans ce sillage, la superficie emblavée au titre de la campagne actuelle est de 4,78 millions d'hectares contre une superficie de 5,99 millions d'hectares lors de la campagne agricole précédente. Cependant, cette superficie représente tout de même 82% du programme arrêté au démarrage de l'actuelle campagne agricole 2013-2014. C'est ainsi que l'état végétatif des céréales est jugé globalement satisfaisant par le ministère et évolue favorablement compte tenu des récentes précipitations. S'agissant des zones bour, le ministère juge que 50% de la superficie totale semée se trouvent dans un état végétatif plutôt bon, alors que 32% sont dans un état moyen et 8% jugés carrément médiocres. Par contre, comparée à la série des 30 dernières années, l'actuelle campagne agricole s'annonce favorable. Cependant, sa performance reste tributaire des conditions climatiques qui prévaudront durant les mois de mars et avril, coïncidant avec la croissance et le développement des différentes phases des cultures en place. En attendant, les précipitations récemment enregistrées auront des impacts positifs à plusieurs niveaux. Il s'agit en premier du rythme de développement des cultures d'automne, notamment les céréales d'automne de semis tardif, ensuite l'amélioration du développement de l'arboriculture fruitière, en sus de la cadence des travaux d'entretien des céréales d'automne (lutte contre les mauvaises herbes. On citera également l'application des traitements fongiques et épandage des engrais de couverture), l'amélioration du couvert végétal des parcours, le rythme d'installation des cultures de printemps (tournesol, pois chiche, maïs,…) et l'amélioration du taux de remplissage des barrages et le niveau des nappes phréatiques ainsi que l'économie des frais d'irrigation. En gros, le ministère annonce que le déroulement de cette campagne s'est caractérisé par les faibles précipitations au démarrage et à l'installation des cultures d'automne au niveau des différentes régions à vocation céréalière, la prédominance des semis de saison et les semis précoces qui ont concerné une superficie de 230.000 hectares. Aussi, l'état phytosanitaire est satisfaisant dans l'ensemble des régions agricoles. Autant de données rassurantes sur l'avancement de la campagne agricole actuelle, cependant tout se jouera dans les deux prochains mois. La betterave à sucre en vedette Selon les données communiquées par le ministère de l'agriculture et de la pêche maritime, la superficie semée en cultures fourragères est d'environ 413.000 hectares, dont 43% en irrigué, contre 450.000 hectares. Celle-ci est dominée principalement par l'orge fourragère (30%), la luzerne (24%), l'avoine (17%) dont l'état végétatif est globalement satisfaisant. Aussi, la superficie programmée en betterave à sucre au titre de la présente campagne est d'environ 53.500 hectares, contre 37.000 hectares réalisés durant la campagne précédente. À noter que la superficie semée à ce jour est de 51.300 hectares dont 94% sont semés en mono germe. Les principales zones concernées sont: Doukkala (15.560 hectares), Tadla (14.500 hectares), Gharb (11.900 hectares), Moulouya (5.935 hectares) et Loukkos (3.454 hectares). S'agissant de la canne à sucre, la superficie en place s'élève à près de 14.615 hectares dont 3.115 hectares plantés en automne 2013, sachant que la superficie programmée en plantations d'automne 2013 s'élève à 5.000 hectares. Par ailleurs, le ministère juge que l'état végétatif de la betterave à sucre est en général bon du fait de la localisation soit au niveau de l'irrigué, soit au niveau des régions qui ont été les mieux arrosées, notant que cette situation est appelée à s'améliorer avec les dernières précipitations. Hausse de régime pour les cultures d'exportation Au 31 janvier 2014, les exportations globales de primeurs étaient d'environ 389.940 tonnes contre 341.900 tonnes à la même date lors de la campagne précédente enregistrant ainsi une variation de 14% principalement grâce à la tomate qui se bonifie de 9%, la courgette de 47%, le poivron de 25% et l'haricot vert de 27%. Pour sa part, la production d'agrumes est estimée à 2,2 millions de tonnes, soit une augmentation de 47% par rapport à la saison dernière et de 35% par rapport aux cinq dernières campagnes agrumicoles. La ventilation par variété laisse paraître que les clémentines représentent près de 37% de cette production, Maroc Late 22%, navel 18% et le reste des variétés 23%. De ce fait, les exportations globales sont de l'ordre de 390.310 tonnes, s'inscrivant en hausse de 38% comparativement à la campagne précédente. De leur côté, les exportations des petits fruits sont d'environ 373.644 tonnes, marquant une hausse de 44% par rapport à la campagne précédente. Un programme de sauvegarde du cheptel ? Le début de l'actuelle campagne agricole a connu un déficit hydrique, mais les dernières pluies enregistrées au niveau de la plupart des régions du Royaume ont été bénéfiques pour les parcours en particulier et pour le couvert végétal en général. Ainsi, le surplus du stock fourrager de la précédente campagne agricole utilisé pendant la période de soudure a permis de couvrir les besoins du cheptel pendant cette période d'automne. Cependant, certaines zones du pays, notamment celles du Sud, du Sud-est et de l'Est, où le déficit pluviométrique a été important devraient bénéficier d'un programme de sauvegarde du cheptel. À noter que lors de la campagne précédente, le secteur de l'élevage avait bénéficié de conditions climatiques très favorables, de la bonne production céréalière et d'un couvert végétal satisfaisant au niveau des principales zones de parcours. Aussi, l'offre alimentaire s'était chiffrée à près de 18 milliards d'unités fourragères, ce qui s'est traduit par une baisse des prix des aliments allant jusqu'à 10%. Cette situation favorable à l'élevage s'était manifestée également par la bonne tenue des prix des animaux vifs qui ont augmenté de 30% pour les ovins.