Le formidable élan de solidarité manifesté par les grosses fortunes du Maroc ne doit étonner personne malgré le niveau très élevé de certaines contributions au fonds créé par l'Etat pour faire face aux conséquences de la pandémie du Coronavirus. Ceci pour la simple raison que les marocains, toutes couches sociales confondues, grandissent dans un environnement qui érige la solidarité en valeur quasi sacrée. La solidarité fait partie de notre culture profonde qui s'est façonnée durant un processus vieux de plus de douze siècles. La contribution des « fortunés » du pays au Fonds de gestion du Coronavirus revêt une grande importance, à la fois sur le plan financier et sur le plan politique. C'est un geste qui n'est pas anodin. Loin de là ; il signifie que les « puissants » ne sont pas animés par le seul souci d'accumulation des richesses mais qu'ils sont prêts à servir leur pays surtout dans des moments difficiles. C'est un acte qui ne manquera pas de renforcer les liens qui lient les marocains et de consolider leur amour pour leur pays. Mais il faut dire que les contributions au Fonds de gestion du Coronavirus n'est que la partie visible de l'iceberg. L'autre partie, la plus grande, est celle qui est représentée par des dizaines sinon des centaines de milliers de citoyens qui soutiennent en permanence un nombre très élevé de personnes qui sont dans le besoin : membres de la famille, voisins, immigrés en situation irrégulière, réfugiés etc. Cette frange de la population marocaine joue un rôle d'une extrême importance dans le maintien des équilibres au sein de notre société, vu les limites du système de couverture sociale dont dispose le Maroc. C'est pourquoi, en parallèle avec les concours du Fonds de gestion du Coronavirus, tous les citoyens devraient puiser au maximum dans leur capital de solidarité pour aider ceux qui ont besoin de soutien dans cette période difficile.