Finalement, le gouvernement a accepté plusieurs amendements présentés par sa majorité. Le plus important concerne le logement pour les classes moyennes dans le cadre du logement social. L'éligibilité à l'exonération passe de 5000 DH le m2 à 6000 DH, soit une augmentation de 20 %. C'était là une revendication des promoteurs. L'exécutif maintient donc son soutien à un secteur qui a joué un grand rôle dans la croissance, durant la dernière décennie. Des questions, relevant de l'équité fiscale demeurent. On reproche à la Loi de Finances son manque de créativité en matière de réduction de la dépense fiscale. Plusieurs niches existent, il s'agit d'exonérations injustifiées et donc indues, comme pour l'enseignement ou les cliniques privées par exemple. Par ailleurs rien n'y est prévu pour les caisses de retraite alors qu'il est évident que leur viabilisation nécessitera un apport massif de l'Etat. Le système bancaire est lui, beaucoup plus réactif que l'exécutif. Après l'Afrique subsaharienne, il s'implante en Egypte, en prévision du remodelage de l'économie de ce pays, dans le cadre des changements politiques qu'il a connus. Il ne s'agit pas uniquement d'aller chercher des points de croissance pour les banques concernées, en particulier les deux plus importantes. Les banques agissent comme des têtes de pont dans ces pays, au profit des entreprises marocaines dont elles sécurisent le financement, après avoir facilité les mises en relation. L'argument de la faiblesse des liquidités est fallacieux. Ces banques font bien en cherchant les voies de l'expansion face à la crise. C'est une excellente attitude prospective qui s'appuie sur une bonne lecture du potentiel de l'économie marocaine et de ses perspectives. C'est cette attitude que l'on attend de tous les décideurs pour sortir rapidement de l'ornière. La bataille des chiffres entre le Haut-Commissariat au Plan et le gouvernement est relancée. Cette fois, le ministre des Finances met en doute les résultats d'un sondage sur la perception de l'économie et son état par les citoyens. La polémique est vaine pace que les résultats d'un sondage ne sont pas obligatoirement superposables à la réalité, car les réponses sont subjectives. Mais cette querelle sur les chiffres, alors qu'il y a profusion de sources statistiques fiables et régulières, ce qui n'était pas le cas auparavant, inquiète. Elle remet en cause la crédibilité de tous les intervenants. La solution serait la création d'une autorité indépendante, semblable à l'INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) en France, dont les chiffres s'imposeraient à tous, sans contestation. Les cadres, les outils existent, c'est la volonté politique qui fait défaut. Or, les statistiques sont un élément incontournable pour l'évaluation des politiques publiques et la rationalisation des débats économiques.