La rumeur de quitter la coalition gouvernementale a couru avec insistance le mardi après-midi quelques heures avant la réunion du Bureau politique du Parti du Progrès et du socialisme (PPS). Elle a été confirmée tard dans la nuit par un long communiqué en formulant tout un chapelet de griefs à la coalition gouvernementale conduite par Saâd Eddine El Otmani. Décision qui sera soumise à l'approbation du Comité central, ce vendredi 5 octobre. Le Bureau politique du PPS a procédé à un véritable inventaire sous forme de « procès » pour motiver sa décision de rompre tout lien avec l'actuelle majorité gouvernementale. Dans un communiqué publié sur son site, le PPS a d'abord rappelé que « sa décision de participer aux deux gouvernements, l'actuel et le précédent est intervenue dans un contexte historique déterminant dans la marche du pays et du peuple, exigeant à ce que le parti soit une force active et partie prenante dans l'étape ayant suivi le discours royal du 9 mars et l'adoption de la constitution de 2011 avec ce qu‘elle a ouvert comme horizons pour l'édification de l'Etat des institutions, fondé sur la justice sociale, la liberté et la dignité. » Dans son communiqué, le Bureau politique a également exprimé « sa fierté d'avoir contribué aux divers acquis et différentes réalisations touchant de grands dossiers d'ordre politique, économique, social et culturel en étroite relation avec la vie quotidienne des citoyens. » Il a également rappelé que le PPS n'a jamais cessé d'appeler à maintes occasions à injecter un nouveau souffle démocratique et à se concentrer sur les grandes réformes dans les secteurs prioritaires pour relever les défis de l'étape que traverse le pays et redonner confiance à de larges franges de la population et à la jeunesse. Le « procès » de la majorité gouvernementale Le Bureau politique n'est pas passé par quatre chemins pour faire un procès en règle à l'actuelle majorité gouvernementale en soulignant que depuis sa formation jusqu'à aujourd'hui, elle s'est mise dans la position d'otage d'une gestion gouvernementale, dépourvue de tout souffle politique réel à même de conduire l'étape actuelle et le traitement efficace des dossiers ouverts et des questions posées. Dans son communiqué, le parti de Nabil Ben Abdellah relève que les relations entre les composantes de l'actuelle majorité gouvernementale sont marquées par des luttes, des tiraillements et des pratiques politiciennes avec une priorité à une course électoraliste en vue des échéances de 2021, le tout avec toutes les conséquences sur la bonne marche de l'équipe et ses répercussions. Il déplore l'absence d'un « SMIG de solidarité » entre les composantes de la majorité conduisant à une crise de confiance des citoyens dans l'action politique et à l'attentisme. Il a à cet égard rappelé les divers discours du Roi Mohammed VI dont celui du Trône de cette année appelant le gouvernement « à prendre les initiatives nécessaires pour réaliser les réformes tant attendues dans divers secteurs mais le gouvernement n'a pas été au rendez-vous. » Sur la question du futur remaniement ministériel, les pourparlers se sont limités au nombre de portefeuilles à accorder à chaque formation politique et la question du quota, « sans aller au fond des sujets qui préoccupent les citoyens ni de débats sur les programmes gouvernementaux et les priorités pour l'édification d'un Maroc tourné vers l'avenir ».