Anas Doukkali : les manoeuvres menées contre le gouvernement risquent d'avoir des répercussions fâcheuses sur le pays. Au lendemain des mouvements sociaux de 2011 et des décisions qui ensuivirent, le Maroc n'est pas encore sorti de la transition inaugurée, en raison surtout des querelles stériles entre ceux qui tiennent à coeur à la mise en oeuvre des dispositions de la Constitution de 2011 et ceux qui cherchent à garder leurs privilèges et positions hérités du passé, a affirmé le parlementaire Anass Doukkali, membre du Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS). S'exprimant lors d'une rencontre de communication, organisée en fin de semaine à Kalaât Sraghna, il a fait savoir que cette adversité farouche contre l'actuel gouvernement, le premier du genre issu d'élections législatives libres et honnêtes dans le pays, vient de connaître un nouveau rebondissement, après la décision d'un membre de la coalition gouvernementale de se retirer, a rappelé Anass Doukkali, estimant que cette décision est susceptible d'avoir des répercussions fâcheuses non seulement sur le fonctionnement de l'exécutif, mais également sur les affaires du pays en général. Il a fait savoir à ce propos que la mise en oeuvre du programme gouvernemental se heurte aux agissements d'une composante de la majorité, comportements qui risquent d'avoir des effets négatifs sur la productivité et le rendement de l'équipe gouvernementale. Tout en réaffirmant la nécessité de respecter le droit à la différence des composantes de la majorité, il a rappelé que la majorité comme l'opposition se doivent d'adopter une attitude positive et développer une critique constructive et objective à l'égard de l'action gouvernementale et dans l'intérêt du pays et du peuple. Il n'est plus permis aux différents acteurs de recourir à la diffamation, à l'insulte et au dénigrement pour s'exprimer sur tel ou tel sujet, a-t-il soutenu, regrettant que la majorité gouvernementale soit actuellement secouée par le manque de respect des engagements pris par certaines de ses composantes. La coalition gouvernementale n'offre plus l'image d'une équipe homogène et soudée jouissant de la confiance des citoyens, des observateurs et des opérateurs étrangers, capable de mener à son terme l'exécution de son programme et de sa feuille de route visant l'édification d'une société solidaire, de justice sociale et participative. Un tel comportement risque d'avoir des répercussions, même sur la stabilité du pays et son attractivité de l'investissement national et étranger, a-t-il expliqué. Pour ce qui le concerne, le PPS est toujours fidèle à son engagement au sein de la majorité gouvernementale, mû par le souci de servir en premier et dernier ressort l'intérêt général du pays et du peuple, a ajouté Anass Doukkali, notant que le Maroc a également besoin d'une opposition politique forte et consciente du rôle constructif qu'elle peut jouer en application des dispositions de la nouvelle constituions. Dans tous les cas d'espèce, la majorité gouvernementale assume la triple responsabilité d'accélérer la réalisation des chantiers ouverts, de renforcer davantage la concertation entre ses composantes et de mieux communiquer avec l'opinion publique, a commenté pour sa part, la parlementaire Rachida Tahiri, membre du Bureau politique du PPS. Selon elle, la sortie de la crise qui secoue le pays et la majorité repose en premier sur l'application effective du programme gouvernemental axé sur la satisfaction des besoins des populations. Le gouvernement doit laisser de côté ses querelles internes pour engager effectivement l'oeuvre de développement global du pays et en particulier dans sa dimension humaine, solidaire et intégrationniste, a-t-elle ajouté. Une telle action se doit également d'être menée dans l'objectif de promouvoir la gouvernance démocratique du pays, de sensibiliser les citoyens sur la nécessité de participer à ce travail et d'intensifier la lutte contre la corruption, la prévarication et toutes les formes de rente qui entravent l'édification d'un Etat de droit, condition sine qua non pour la préservation des équilibres macro-économiques et le redressement du déficit budgétaire, a-t-elle avancé. Elle a également insisté sur la nécessité pour le gouvernement de s'activer pour réaliser les chantiers prévus dans le cadre de la mise en oeuvre de la Constitution dans le but de permettre aux citoyens de prendre en main leur sort et aux femmes de bénéficier des bienfaits de la parité tant recherchée. A l'issue de cette rencontre, qui s'est déroulée sous la présidence du secrétaire provincial du PPS à Kalaât Sraghna, les militants et représentants de la société civile présents ont pris la parole pour enrichir le débat en évoquant nombre de sujets qui préoccupent les citoyens (enseignement, santé, habitant et urbanisme, finances, collectivités locales, etc).