Le PDG de la Royal Air Maroc (RAM) a dévoilé la vision et la politique de la compagnie aérienne nationale pour développer davantage le tourisme marocain. La RAM est totalement disposée à accompagner le tourisme national. C'est le message du PDG de la RAM (Royal Air Maroc), Abdelhamid Addou, à l'endroit des opérateurs et professionnels du secteur touristique. Guest-star de la traditionnelle rencontre « Les mardis du Tourisme », organisée le 17 septembre à Casablanca, le patron de la compagnie aérienne nationale a détaillé la stratégie de son entreprise pour booster la santé du tourisme national. Contrat-programme de la RAM, lancement de projets stratégiques, nouvelle ligne Casablanca-Pékin, Abdelhamid Addou a passé en revue tous les sujets. « Nous sommes au cœur du développement touristique du Maroc », a-t-il fait observer. Il a notamment mis en exergue les contraintes qui continuent d'empêcher le transporteur aérien national à pleinement jouer son rôle. « On ne peut pas demander à Royal Air Maroc de faire du tourisme, sachant qu'au départ, le tourisme est compliqué et prend du temps avant d'être rentable, et qu'il faut que la compagnie ait la résilience financière nécessaire pour pouvoir supporter cela. Nous devons d'abord créer une compagnie plus forte. Dans un premier temps, le tourisme doit être accompagné par les pouvoirs publics. Et une fois que la compagnie aura acquis une taille plus importante, elle pourra accepter à ce moment-là de lancer des lignes, qui seront déficitaires sur les premières années, mais sa capacité financière pourra absorber ces pertes », a expliqué aux professionnels du tourisme le PDG de la RAM. Lire aussi : RAM : une ligne directe Casablanca-Pékin Pour lui, la RAM doit, certes, être l'accélérateur du tourisme, mais en ayant la bonne stratégie. « Faisons un tour d'horizon de tout ce qu'il y a autour de la Méditerranée. Prenons la Turquie. A Antalya, c'est entre 20 et 25 millions de touristes par an, mais il n'y a pas un seul vol long-courrier qui atterrit à Antalya. Tous les vols long-courriers passent par le hub. Au niveau de la Côte d'Azur, il n'y a aucune liaison long-courrier. Tout passe par le hub de Paris. Tous les vols passent par le hub pour des raisons évidentes. Aujourd'hui, le principe de hub permet aux compagnies d'investir dans des vols où elles répartissent le risque dans les différentes catégories de clients. Et ce n'est que de cette façon que nous pouvons avoir du développement sur ce volet. Il est évident aujourd'hui que le point à point et le hub doivent être complémentaires », a-t-il insisté. Abdelhamid Addou a appelé les professionnels à continuer de travailler main dans la main avec la compagnie aérienne, indiquant aussi qu'il y a une vraie synergie entre la RAM et l'Office national marocain du tourisme (ONMT). « Si nous travaillons ensemble avec les professionnels et l'ONMT, nous pourrons avoir demain un produit qui va répondre aux attentes. Nous sommes prêts à mettre les moyens nécessaires, mais nous ne sommes pas prêts à assumer les pertes. Le développement du tourisme soutient le développement de la RAM et vice versa, avec une véritable coordination entre la compagnie nationale, les régions et l'ONDA (Ndlr : Office national des aéroports), avec une gouvernance partagée, des comités de concertation, etc. Il faut un travail d'équipe », a assuré Abdelhamid Addou. Il a notamment souligné que le lancement de la ligne Casablanca-Pékin dès janvier prochain va ouvrir une nouvelle ère de conquête pour la RAM.