La Cour des comptes a rendu public un rapport sur les services publics en ligne, faisant suite à celui publié par la Cour en septembre 2014 sur la stratégie Maroc Numeric 2013 (MN 2013), dont la mise en œuvre des services publics en ligne orientés usagers a constitué un des axes prioritaires. L'intérêt de ce sujet vient du besoin des usagers de ce type de services rapprochant et facilitant leurs interactions avec l'administration, au moment où l'accès des ménages à internet connaît une forte évolution, passant de 25% en 2010 à 70% en 2017, selon les statistiques de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Durant cette même période, des avancées notables en matière de services en ligne ont également été réalisées dans certains domaines tels que les impôts, la douane et le commerce extérieur ainsi que la conservation foncière, souligne le communiqué. Dans cette mission d'évaluation, la Cour a examiné la disponibilité en ligne et la maturité des principaux services, ainsi que les aspects de la gouvernance, de la communication et du suivi de l'évolution des services en ligne et de leur niveau d'utilisation. Parmi les aspects traités également, il y a celui de l'ouverture de données publiques (Open Data), vu l'importance de ce sujet pour les usagers et pour l'administration elle-même. Du point de vue méthodologique, l'évaluation de la disponibilité en ligne et de la maturité des principaux services s'est basée principalement sur le benchmark de l'e-gouvernement, réalisé annuellement par la Commission européenne, a poursuivi la même source. Ainsi, les principales observations de ce rapport concernent notamment le classement international et l'impact des facteurs du capital humain et de l'infrastructure, le niveau de maturité contrasté de certains services clés, la disponibilité en ligne insuffisante des services des évènements de vie, le retard dans l'adoption d'un plan stratégique et d'un cadre efficace de gouvernance, ainsi que le faible degré d'ouverture des données publiques (Open Data), a indiqué la juridiction financière. Sur la base de cette évaluation, la Cour des Comptes a recommandé aux pouvoirs publics concernés de développer une stratégie numérique détaillée et de procéder à sa diffusion en veillant à l'intégration des principaux projets de services en ligne des différents départements, et ce afin d'assurer une cohérence d'ensemble, de repenser la gouvernance globale des services publics en ligne et plus particulièrement la relation entre l'Agence de développement du digital et les différents départements, notamment ceux en charge de la fonction publique et de l'intérieur, lit-on sur le communiqué. La Cour a aussi recommandé de mettre le citoyen au centre des services publics et de focaliser les efforts sur les services en ligne les plus demandés, tout en introduisant, par une démarche volontariste, la réalisation automatisée par l'administration, des services aux usagers, sans la conditionner par une demande préalable.