Le Maroc fait un bond considérable dans le Doing Business 2019 de la Banque mondiale, considéré comme le rapport de référence sur l'environnement des affaires. En occupant la 60ème place, le Maroc avance de 9 places par rapport à l'édition 2018 de ce document qui analyse la facilité d'entreprendre des affaires dans 190 pays. Le royaume arrive ainsi premier en Afrique du Nord, troisième en Afrique et deuxième dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). En détails, dans la région MENA, le Maroc a amélioré son classement en passant du 3ème rang en 2018 au 2ème rang actuellement, derrière les Emirats arabes unis (11ème), mais devançant des pays émergents dans la région comme le Bahreïn (62ème) et le sultanat d'Oman (71ème) le Qatar (83ème position), l'Arabie saoudite (92ème), le Koweït (97ème), alors que la Jordanie s'est classé 104ème. Au niveau du continent africain, le Maroc a maintenu sa 3ème position derrière les iles Maurice (20ème) et le Rwanda (29ème), et devance le Kenya (61), la Tunisie (80), l'Afrique du sud (82ème) et le Botswana (86ème). Avec ce classement Doing Business 2019 de la Banque mondiale, scruté par les investisseurs et qui rend compte du climat des affaires permettant ainsi de mesurer l'attractivité d'un pays, y-a-t-il vraiment dans ce rapport de quoi booster le moral des décideurs politiques et des opérateurs économiques ? Le moins qu'on puisse dire le Maroc affiche de bons points sur certains indicateurs. En effet, des progrès importants ont été notés dans la création d'entreprise (+1), le raccordement à l'électricité (+13), le transfert de propriété (+18), le commerce transfrontalier (+3) et le règlement de l'insolvabilité (+63). En matière de création d'entreprise, la Maroc a progressé d'une place par rapport à l'année précédente en passant du 35ème au 34ème rang, et de 42 places par rapport à l'édition du rapport de 2010. Pour rappel, la création d'une entreprise au Maroc s'est fortement améliorée ces dernières années et ne nécessite actuellement que 9 jours en moyenne (12 en 2009) pour accomplir 4 procédures (6 en 2009), pour un coût d'environ 3,7% du capital par habitant (4 fois moins chère qu'en 2009), et sans obligation pour lui d'apporter un capital au préalable. En revanche, le Maroc affiche encore des insuffisances dans l'obtention de permis de construire (-1), l'obtention de prêts (-7), la protection des investisseurs minoritaires (-2), ou encore l'exécution des contrats (-11). En matière d'obtention de permis de construire, le Maroc a enregistré un léger recul d'une place par rapport à l'année précédente pour se placer au 18ème rang comme dans l'édition 2017. Malgré ce léger recul le Maroc reste classé au Top 20 durant ces trois dernières années grâce en particulier à l'opérationnalisation du guichet unique d'urbanisme. Toujours est-il que la plus grande faiblesse a été enregistrée au niveau de « l'exécution des contrats », un indicateur qui mesure le temps et le coût pour la résolution d'un litige commercial par le tribunal de Commerce ainsi que la qualité des procédures judiciaires et l'efficacité de la résolution de litiges commerciaux. En effet, sur ce critère, le Maroc enregistre pour la première fois depuis l'édition 2010 du rapport un recul au 68ème rang au niveau mondial, contre une progression globale de 40 places sur la période des éditions 2010-2019 en conséquence d'une série de réformes entreprises en la matière ces dernières années.