La réforme du régime de change se traduira par une appréciation de la croissance nationale de 0,2% en 2018 selon les simulations de Bank Al-Maghrib et du ministère de l'Economie et des Finances sur la base des données disponibles et de l'hypothèse d'une dépréciation maximale de 2,5% du dirham, a affirmé, jeudi 18 janvier 2018 à Rabat, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. S'exprimant lors d'une conférence de presse au sujet de la réforme du régime de change, Abdellatif Jouahri a tenu à rassurer quant à l'impact de cette réforme sur le pouvoir d'achat des citoyens, soulignant que le niveau d'inflation sera maintenu à moins de 2% avec une hausse de 0,4 point, soit, 1,9%. Si on considère les carburants en particulier, une dépréciation de 2,5% du dirham contre le dollar se traduirait par une hausse du prix du gasoil de 1,6%. En d'autres termes, pour un prix initial de 9,6 dhs/l, la hausse serait de 0,15 dh/l, soit un prix de 9,75 dhs/l, a-t-il fait remarquer. Dans cette même veine, Abdellatif Jouahri a tenu à expliquer que la hausse des prix des produits de consommation dépend de plusieurs éléments, notamment le coût des produits à l'importation, notant que dans un éventuel scénario de hausse des prix, il serait aberrant d'imputer l'évolution des prix à la réforme du régime de change. Par ailleurs, le wali de Bank Al-Maghrib a précisé que cette réforme ne signifie nullement un passage vers un régime flottant, selon la classification du Fonds monétaire international (FMI) en la matière, relevant que le royaume demeure soumis à un régime fixe à ancrage souple avec une bande de fluctuation supérieure à 2%, accompagné d'interventions directes ou indirectes de la banque centrale sur le marché. De son côté, Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des Finances, a fait observer, à cette même occasion, que depuis l'entrée en vigueur de cette réforme lundi 15 janvier 2018, les cours de change du dirham sur le marché interbancaire ont continué à évoluer à l'intérieur d'une bande de +/-0,3% en dépit de l'élargissement de la bande de fluctuation à +/-2,5%. Cette situation indique que les banques et les opérateurs économiques ont bien assimilé l'esprit de cette réforme qui vient soutenir les politiques structurelles du gouvernement, a ajouté le ministre, qualifiant cette entrée en matière de « rassurante ». Le passage à un régime de change flexible servira de levier pour renforcer la compétitivité de l'économie nationale, a-t-il poursuivi. Au point de vue opérationnel, Mohamed Boussaid a souligné que les autorités monétaires suivront de très près la mise en œuvre de cette réforme, plus particulièrement avec les banques et les bureaux de change, indiquant que les autorités compétentes continueront à communiquer au sujet de la réforme avec le Parlement, les opérateurs économiques et le grand public. Pour rappel, cette réforme du régime de change a pour objectif de renforcer la résilience de l'économie nationale aux chocs exogènes, de soutenir sa compétitivité et d'améliorer son niveau de croissance. Elle devrait accompagner les mutations structurelles qu'a connues l'économie marocaine durant ces dernières années, notamment en termes de diversification, d'ouverture et d'intégration dans l'économie mondiale.