«Tenant compte de ces évolutions, la prévision de l'inflation pour 2016 a été revue à la hausse à 1,6%. Sa composante sous-jacente ayant en revanche été maintenue quasi inchangée à 0,6%» L'optimisme est de retour! C'est ce que l'on pourrait retenir du conseil de Bank Al-Maghrib qui a tenu sa deuxième réunion trimestrielle le 21 juin. Ainsi, entre maintien du taux directeur et révision à la hausse des perspectives de croissance, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, a livré son analyse de l'évolution récente de la conjoncture économique et les prévisions macroéconomiques pour les huit prochains trimestres. Le taux directeur reste à 2,25% Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir inchangé son taux directeur à 2,25%, et ce en tenant compte d'une prévision d'inflation en ligne avec l'objectif de stabilité des prix. «Tenant compte d'une prévision d'inflation en ligne avec l'objectif de stabilité des prix, le conseil a jugé que le niveau actuel de 2,25% du taux directeur demeure approprié», a souligné Abdellatif Jouahri, lors d'une conférence de presse tenue à l'issue du conseil d'administration de la banque centrale. De même, Bank Al-Maghrib a décidé de porter le taux de la réserve monétaire de 2% jusqu'à 5%, sous l'effet de l'amélioration structurelle de la liquidité bancaire. «Notant l'amélioration structurelle de la liquidité bancaire, le conseil a décidé de porter le taux de la réserve monétaire de 2% jusqu'à 5% et d'instaurer une rémunération de cette réserve pour les banques déployant plus d'efforts en matière d'octroi de crédit», a expliqué M. Jouahri. L'inflation s'enflamme ! Le conseil de Bank Al-Maghrib a revu à la hausse sa prévision de l'inflation pour 2016 à 1,6%, et ce sous l'effet principalement d'une augmentation importante des prix des produits alimentaires à prix volatils. «Tenant compte de ces évolutions, la prévision de l'inflation pour 2016 a été revue à la hausse à 1,6%. Sa composante sous-jacente ayant en revanche été maintenue quasi inchangée à 0,6%», a souligné le wali de la banque centrale. De même, pour 2017, Bank Al-Maghrib prévoit que l'inflation devrait revenir à 1%, la dissipation des effets des chocs sur les prix des produits alimentaires à prix volatils devant plus que compenser la hausse prévue de l'inflation sous-jacente et des prix des carburants et lubrifiants. Prévisions de croissance: Ça s'améliore ! Finalement, Bank Al-Maghrib a revu à la hausse ses perspectives de croissance de l'économie nationale. Il table désormais sur une croissance de 1,2% en 2016, en tenant compte d'une production agricole hors céréales meilleure que prévu en mars et d'une révision de la contraction de la valeur ajoutée agricole à 9%. «Pour 2016, tenant compte d'une production agricole hors céréales meilleure que prévu en mars, Bank Al-Maghrib a révisé la contraction de la valeur ajoutée agricole à 9%. La progression du PIB non agricole ayant été maintenue quasi inchangée à 2,8%, la croissance devrait ainsi s'établir à 1,2%», a clairement affirmé M.Jouahri. Des perspectives qui gagnent en optimisme pour 2017, sous l'hypothèse d'une campagne agricole moyenne. Ainsi, la banque table sur une accélération de la croissance à 4%, avec des hausses de 10% de la valeur ajoutée agricole et de 3,2% du PIB non agricole. Régime de change flexible : La transition... Par ailleurs, Abdellatif Jouahri a expliqué qu'un passage vers un régime de change flexible nécessite, dans une première étape, l'élargissement des marges de fluctuation. «Ce passage nécessite également la préparation des opérateurs économiques, la mise en place d'un cadre réglementaire approprié et une politique de communication efficace», a-t-il estimé. Et de poursuivre : «Nous travaillons avec le Fonds monétaire international (FMI), qui a effectué une mission en mai dernier, pour mettre en place une feuille de route pour les 6 mois prochains afin de décider du type de régime de change flexible, les étapes à suivre et le timing». Concernant le ciblage de l'inflation, M. Jouahri a noté que Bank Al-Maghrib est en train de finaliser les préparations de travaux internes, à savoir les instruments d'analyse et les projections. «En septembre, nous serons en mesure de fixer le type, le niveau et l'horizon du ciblage de l'inflation», a-t-il souligné, ajoutant que la mise en œuvre opérationnelle de ce ciblage sera entamée à partir du début de l'année prochaine. A noter que le ministère de l'économie et des finances et Bank Al-Maghrib avaient décidé de fixer les pondérations des devises du panier de cotation du dirham à 60% pour l'euro et 40% pour le dollar contre respectivement 80 et 20% auparavant.