L'Ethiopie et l'Erythrée ont signé dimanche en Arabie saoudite un accord de paix, consolidant ainsi leur réconciliation et renforçant « la sécurité et la stabilité dans la région » de la Corne de l'Afrique. Présidée par le roi Salmane Ibn Abdelaziz d'Arabie saoudite, la cérémonie de signature d'un accord de paix entre l'Ethiopie et l'Erythrée s'est déroulée en présence notamment du prince héritier Mohamed ben Salmane, du ministre émirati des Affaires étrangères Abdallah Ben Zayed Al Nahyan et du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. « L'accord de paix signé ce jour entre l'Ethiopie et l'Erythrée à Djeddah est un événement historique qui va contribuer au renforcement de la sécurité et la stabilité dans la région« , a affirmé sur Twitter le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir. « Je suis extrêmement heureux d'être ici à Djeddah, car j'ai eu l'occasion d'assister à un moment historique. La signature de l'accord de paix entre le président de l'Erythrée et le Premier ministre de l'Ethiopie est en effet un événement historique. Ce conflit a duré pendant des décennies« , a dit Guterres lors d'un point de presse conjoint avec le ministre saoudien des Affaires étrangères. Il a exprimé sa reconnaissance pour le rôle joué par l'Arabie saoudite qui a facilité cet accord. Le secrétaire général de l'ONU a également rendu hommage « d'une part, au courage, à la vision et à la sagesse du Premier ministre éthiopien, qui a su surmonter les énormes résistances du passé et ouvrir un nouveau chapitre dans l'histoire de son pays, ainsi qu'à la façon dont le président de l'Erythrée a rapidement répondu à ses initiatives de paix ». « Cela signifie qu'il y a un vent d'espoir dans la Corne de l'Afrique. Ce n'est pas seulement la paix entre l'Ethiopie et l'Erythrée – c'est le fait que demain et après-demain nous aurons, ici en Arabie saoudite, le président de Djibouti et le président de l'Erythrée – deux pays qui se sont également opposés », a-t-il ajouté. Le président érythréen Issaias Afeworki et le Premier ministre éthiopien, le réformateur Abiy Ahmed, avaient officiellement mis fin le 9 juillet a un conflit frontalier qui a fait 80.000 morts entre 1998 et 2000, scellant un spectaculaire rapprochement opéré sous l'impulsion de Abiy, nommé en avril. Le rapprochement s'est traduit notamment par la réouverture des ambassades à Asmara et Addis Abeba, et le rétablissement des liaisons aériennes, des relations commerciales et des lignes téléphoniques. Mardi, ils ont rouvert deux postes-frontières. Les relations entre Djibouti et l'Erythrée s'étaient tendues après une incursion en avril 2008 de troupes érythréennes vers Ras Doumeira, un promontoire stratégique surplombant l'entrée de la mer Rouge au nord de Djibouti-ville. Les deux pays s'étaient opposés à deux reprises en 1996 et 1999 pour cette zone.