Les timbres marocains s'invitent pour la première fois au Philexnam, championnat national de philatélie de Belgique et rendez-vous incontournable des collectionneurs, qui s'est ouvert vendredi à Ciney, en région wallonne. L'événement, organisé par la Fédération Royale des Cercles Philatéliques de Belgique, a été inauguré en présence notamment de l'ambassadeur du Maroc en Belgique et au Grand-Duché du Luxembourg, Mohamed Ameur et du président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, communauté française de Belgique, Philippe Courard, ainsi que d'une pléiade de spécialistes et amateurs de philatélie. Ce rassemblement international, réunissant sur plus de 6000 m² des philatélistes de divers horizons, met à l'honneur la philatélie marocaine à travers quatre collections, portées par des passionnés marocains et belges qui ont en commun l'amour du Royaume et de son histoire, dont le timbre est notamment le témoin. «Le timbre est un véritable ambassadeur dans le monde. Il immortalise les grands événements de l'histoire. C'est le témoin de la mémoire d'un pays, le reflet d'une époque, d'une culture, d'une société», a affirmé à cette occasion Mohamed Ameur en saluant l'initiative des organisateurs de mettre à l'honneur la philatélie marocaine, «dignement représentée» dans l'exposition. Il a souligné l'intérêt qu'accorde le Maroc au développent de cette discipline, comme en témoigne la célébration en 2012 du centenaire du 1er timbre-poste marocain sous le haut patronage du roi Mohammed VI. Pour l'ambassadeur, l'invitation des collectionneurs marocains à cet événement témoigne de l'excellence des relations d'amitié entre le Maroc et la Belgique qui ont «une longue histoire». Il a cité notamment les sacrifices consentis par les soldats marocains pour la liberté et la paix, durant la guerre mondiale dont la fin est célébrée lors de cette manifestation, insistant sur l'importance de veiller à transmettre l'histoire aux générations à venir, «un devoir de mémoire». Abondant dans le même sens, le président du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, s'est dit ravi de voir le Maroc représenté avec des collections de timbres rares, «ce qui est un honneur d'autant plus que cette année on fête le centenaire de la fin de la Première guerre mondiale». «C'est donc l'occasion de rappeler à travers l'exposition et la philatélie que le Maroc était un partenaire important de liberté», a-t-il dit, rendant hommage aux milliers de soldats marocains qui ont combattu durant la guerre mondiale, et «dont plusieurs sont malheureusement morts pour défendre la liberté des Européens et du monde entier». «C'est un élément de l'histoire important à rappeler», en particulier dans le contexte actuel où beaucoup essayent de diviser et d'attiser la violence et la tension, a conclu Philippe Courard. La philatélie marocaine est représentée par quatre collections, dont deux présentées par des passionnés venant respectivement de Rabat et de Marrakech, et deux autres par des collectionneurs belges, a indiqué le secrétaire général de Philexnam, Jean-Claude Guyaux, qui a lui-même contribué par une étude sur le timbre représentant la Tour Hassan (1943). Du côté marocain, la première collection est proposée par le président de l'Amicale philatélique et numismatique de Rabat, Abdelkader Lemrahi, qui a réalisé une étude sur l'équipement de distribution de timbres. Cette collection «exceptionnelle», méconnue auprès des philatélistes, est constituée de timbres de roulettes, délivrés par des machines mécaniques au début (1954-1982), puis d'autres machines électroniques avec possibilité de peser les lettres, les vignettes et enveloppes Prêt-à-Poster», a expliqué son auteur à la MAP. La deuxième est celle de Khalid Naji, président de l'association philatélique et numismatique de Marrakech, qui a présenté une collection «tout à fait atypique», en travaillant sur les APO (Army Post Office), Bureaux de poste de l'armée américaine après le débarquement du 11 novembre 1942 au Maroc.