Situation totalement catastrophique que celle de Khalid Kindi, père de famille et commerçant en France, situation qu'on croyait enterrée après l'ère Hollande mais détrompez-vous, Emmanuel Macron et son ministre de l'Intérieur en tête, ne sont pas aussi tolérants quand il s'agit du démembrement des familles. Qui est ce Khalid tant indésirable aux yeux du préfet d'Evry (banlieue parisienne)? Un islamiste constituant une menace à la sécurité ? Un commerçant professionnel de l'escroquerie fiscale qui refuse de s'acquitter de ses cotisations ? Ou alors un délinquant qui nuit à l'ordre public ? Cet étranger venu du Maroc pour voler le pain des Français se voit persona non grata dans le pays de Montesquieu et Rousseau pour la simple raison que son titre de séjour est périmé alors qu'il pratiquait son commerce dans le respect des règles en vigueur et se trouve à jour de toutes ses cotisations. Ce mercredi 13 juin, il a été embarqué dans une voiture qui l'a amené à l'aéroport d'Orly à Paris où un avion l'attendait pour l'expulser vers Casablanca. L'histoire remonte à ses années estudiantines sur les bancs de l'université Jussieu à Paris. En 2006, il rejoint en France sa famille (père, frères et sœurs), tous ont aujourd'hui la nationalité française. Il y poursuit ses études avec un titre de séjour (2006 – 2007) délivré par les services préfectoraux portant la mention ‘'étudiant''. En 2008, il retourne au Maroc pour y épouser sa fiancée qui avait tenté d'obtenir un visa pour le rejoindre en France mais en vain. De leur union, nait au Maroc une petite fille (Mouna), aujourd'hui âgée de 9 ans. Khalid Kindi n'a jamais abandonné l'idée de revenir un jour en France pour s'y installer durablement auprès de ses proches et permettre un avenir meilleur à sa fille. Pour lui, il était inconcevable d'envisager un retour sans s'assurer d'un moyen de subsistance stable et suffisant. C'est ainsi qu'il décide d'acquérir une boucherie à Emerainville (banlieue parisienne) et dans ce dessein, vend tous ses biens au Maroc. Il ouvre sa boucherie dans une ville où les commerces de proximité se font rares et contribue par la même à redynamiser un quartier et à créer de l'emploi en embauchant deux salariés en CDI, aujourd'hui menacés de chômage du fait de cette situation. A jour de toutes ses cotisations et appréciés de tous, il devrait pouvoir rester en France et se voir délivrer un titre de séjour. Mais Khalid Kindi est aujourd'hui expulsé, son épouse et sa fille ne pourront pas le suivre car cette dernière serait contrainte d'interrompre sa scolarité en France et d'intégrer une école publique marocaine, donc un système éducatif en langue arabe qu'elle ne connaît pas. Une telle situation serait donc choquante pour cette enfant décrite par l'équipe éducative de son école comme ‘'un bon élément'', une ‘'élève calme et sans problèmes''. Dans la situation économique actuelle de la France, marquée par la montée du chômage, est-il raisonnable de fermer un commerce de proximité pour un simple défaut de titre de séjour de son gérant ? NON. La raison conjugué au sens de responsabilité fait qu'il devait être régularisé et non expulsé, ne serait-ce que sur le plan humain, mot qui, aujourd'hui ne revêt aucun sens pour le gouvernement français qui veut montrer que, dans la lignée des gouvernements de droite et de gauche qui se sont succédés, la chasse à l'homme ne lui répugnait pas, confirmant les craintes des associations de défense des sans-papiers unanimes à souligner que le quotidien des immigrés est resté le même sous l'ère Macron.