La stratégie «avant-gardiste» du royaume en matière de politique migratoire trouve son origine dans les recommandations du Conseil national des droits de l'homme. Le Maroc a adopté la politique «la plus stratégique» en matière de migration dans la région de l'Afrique du Nord, souligne un rapport publié par le prestigieux think tank américain Center for Strategic and International Studies (CSIS). «De tous les pays d'Afrique du Nord, le Maroc a adopté l'approche la plus stratégique en matière de migration», indique Haim Malka, le directeur adjoint de la région MENA au sein du CSIS, auteur de cette analyse sur les questions migratoires en Afrique du Nord. La stratégie «avant-gardiste» du royaume en matière de politique migratoire trouve son origine dans les recommandations du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) adressées, en 2013, au roi Mohammed VI, visant la mise en œuvre d'une politique publique plus volontariste pour la défense des droits des migrants, fait observer l'expert US. Le CNDH, sous le leadership du souverain, continue de jouer un rôle important en matière de suivi et d'évaluation des questions migratoires dans le royaume, selon Haim Malka, qui note que la nouvelle politique prônée par cet organisme vise à s'assurer que l'application des lois d'immigration et d'asile soit conforme aux normes internationales en la matière. L'instauration d'une politique marocaine de protection des droits des migrants et des réfugiés, notamment ceux en provenance de l'Afrique sub-saharienne, reflète l'attachement du Maroc aux valeurs de tolérance et d'ouverture, souligne l'auteur du rapport, affirmant qu'elle permet au royaume de s'imposer en tant que puissance régionale sur l'ensemble du continent africain. Le Maroc a joué un rôle de premier plan en matière de migration au sein de l'Union africaine (AU) depuis son retour en 2017, explique Malka, qui rappelle qu'en 2015, avant même son retour officiel, le royaume a été désigné par cet organisme régional pour représenter le continent au sein du Conseil de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), une désignation qui a permis le pays de «s'acquitter davantage d'un rôle de leadership» dans ce domaine. Il rappelle, par ailleurs, que le roi Mohammed VI, lors d'un discours adressé au 30e Sommet de l'Union Africaine (UA), en janvier dernier à Addis-Abeba, a plaidé en faveur d'un nouvel agenda africain sur la migration, proposant la création d'un Observatoire Africain de la Migration, dont la mission serait de développer l'observation et l'échange d'informations entre les pays africains, ainsi que d'un poste d'Envoyé spécial de l'Union Africaine chargé de la Migration. Le rapport qui met en avant également le leadership du Maroc en la matière à l'échelle mondiale, fait savoir que le royaume assure, avec l'Allemagne, la co-présidence du Forum International sur la Migration et le développement, qui tiendra sa 11e réunion à Marrakech en décembre prochain.