La convergence des objectifs de la stratégie africaine du Maroc, mise en place par SM le Roi Mohammed VI, avec la politique américaine en Afrique sub-saharienne est porteuse de promesses de stabilité, de progrès et de prospérité pour les peuples de la région, « le Royaume étant particulièrement bien qualifié pour jouer un rôle primordial dans le cadre de cette approche », estime une étude publiée, jeudi, par le prestigieux think tank US « Center for Strategic and International Studies » (CSIS). « Les Etats-Unis et le Maroc partagent une volonté et un intérêt communs pour la promotion d'une plus grande sécurité et stabilité et du développement économique en Afrique sub-saharienne », souligne l'auteur de cette étude, Haim Malka, Directeur adjoint du programme MENA au sein du CSIS. L'étude, intitulée: « L'avenir africain du Maroc », constate que « le Maroc jouit, dans ce sens, d'un avantage comparatif grâce aux liens séculaires avec l'Afrique sub-saharienne, ainsi qu'à sa capacité et son potentiel à jouer un rôle actif aux plans économique, sécuritaire et diplomatique ». « Le Roi Mohammed VI, rappelle l'étude, encourage le secteur privé marocain et les agences gouvernementales à élargir leurs activités en Afrique sub-saharienne et de faire de la région un élément clé de la vision stratégique du Royaume », en mettant à contribution le savoir-faire marocain en matière d'investissements directs, d'appui aux infrastructures de base, de soutien aux projets de développement et en accueillant des milliers d'étudiants africains dans les différents établissements de l'enseignement supérieur. Dans ces divers domaines et bien d'autres, « le Maroc dispose de suffisamment d'expérience et d'expertise, cumulées tout au long de sa propre trajectoire de développement, à mettre à la disposition des pays africains », relève encore le CSIS. Enumérant les secteurs d'activité en Afrique sub-saharienne, où le Maroc se distingue à travers une présence significative, l'étude cite le secteur bancaire, où les institutions financières marocaines avaient « montré la voie », les fertilisants, les produits agricoles, ainsi que l'industrie pharmaceutique, en mettant en exergue l'énorme potentiel de croissance et la marge de croissance encore à conquérir. Sous l'impulsion de cette dynamique vertueuse, « trois banques marocaines figurent aujourd'hui parmi le Top 10 en Afrique, avec plus de 90 milliards d'avoirs », indique Haim Malka, en précisant que le secteur bancaire marocain est présent dans pas moins de 22 pays africains. La stratégie africaine du Maroc est consolidée par « son emplacement géographique avec notamment le port Tanger-Med qui présente l'avantage de sa proximité des marchés africains clés et un coût de travail avantageux », poursuit le CSIS. A ces atouts, il faut ajouter la capacité du Maroc « à jouer un rôle de leadership sur la scène africaine au plan diplomatique, notamment en matière de médiation, de résolution des conflits et d'élaboration des stratégies régionales », souligne Haim Malka, qui avait fait observer dans une récente analyse que le Maroc est le pays maghrébin qui a mis en œuvre la stratégie de coopération « la plus complète » envers l'Afrique subsaharienne, avec laquelle le Royaume partage des liens historiques, culturels, religieux et économiques. En conclusion, l'étude du CSIS estime que les atouts de la stratégie africaine du Maroc « se chevauchent avec la vision de plusieurs objectifs de la politique des Etats-Unis en Afrique sub-saharienne (…) notamment dans le domaine des énergies renouvelables ». Les deux pays, ajoute-t-on, peuvent mettre en place un « partenariat utile » lié au programme du gouvernement US baptisé « Power Africa » qui ambitionne d'augmenter l'usage d'une énergie propre en Afrique sub-saharienne. L'étude préconise également la mise en place de « programmes de coopération triangulaire » dans le but de consolider davantage l'engagement du Maroc en Afrique, une approche qui puisera dans les ressources existantes « où la coopération maroco-américaine sera à même de capitaliser sur l'expertise et l'expérience du Royaume en vue d'initier des cycles de formation dans des pays sub-sahariens tiers ». « Au moment où Washington cherche de nouvelles voies pour soutenir ses partenaires régionaux et renforcer son engagement en Afrique pour ce qui est du développement économique et dans le domaine sécuritaire notamment, le Maroc a le potentiel de jouer, dans ce sens, un rôle primordial, au service des intérêts communs du Royaume, de l'Afrique et des Etats Unis », conclut l'étude. MAP.