« Le Maroc est devenu non seulement un leader régional en matière de climat et des énergies renouvelables, mais aussi un leader mondial en termes d'ambition et d'engagement », a affirmé, samedi à Montréal, la Secrétaire d'Etat chargée du Développement durable, Mme Nezha El Ouafi, soulignant que la COP22 à Marrakech, qui a été considérée comme « une COP de l'Action », a été définie comme un véritable succès qui honore le Royaume et consolide la confiance et la crédibilité dont il jouit. « Nous sommes l'un des rares pays ayant une NDC beaucoup plus ambitieuse que l'INDC qui vise l'objectif de 42 % de réduction des émissions de Gaz à effet de serre à l'horizon 2030 », a précisé Mme El Ouafi dans une allocution à l'occasion de la Réunion ministérielle sur l'action climatique, organisée conjointement par le Canada, la Chine et l'Union Européenne (UE), ajoutant que « nous avons non seulement planifié, mais déjà construit le cadre politique et institutionnel nécessaire pour atteindre nos objectifs ». La Secrétaire d'Etat a rappelé que le Maroc a montré, au cours de sa présidence de la COP22 et au-delà, sa volonté de façonner l'avenir des négociations internationales sur le climat, soutenant que le Royaume, porteur également de la voix de l'Afrique, continue à insister sur l'importance de la mise en œuvre de l'Accord de Paris pour faire face aux effets du changement climatique. « Nous reconnaissons également que l'Accord de Paris requiert la participation de tous, tout autant que le leadership des pays développés, et la nécessité de respecter les obligations de réduction des émissions de gaz à effet de serre au même titre que la mise à disposition de ressources financières en soutien à la mise en œuvre effective et efficiente des contributions nationales déterminées par les pays en développement », a-t-elle expliqué. Ainsi, a-t-elle dit, en termes d'adaptation, « nous appelons à l'opérationnalisation de l'objectif global en la matière, y compris le développement d'indicateurs visant à l'atteindre, tels que l'amélioration de la capacité d'adaptation, et le renforcement de la résilience et la réduction de la vulnérabilité afin d'assurer une réponse adéquate au changement climatique dans le contexte de l'objectif de température ». Dans ce cadre, Mme El Ouafi a indiqué que les organes mandatés de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques doivent accélérer le développement des modalités et méthodologies associées afin d'évaluer l'adéquation du soutien offert aux pays en développement; de reconnaître les efforts d'adaptation des pays en développement, de suivre les progrès accomplis dans la réalisation de l'objectif mondial d'adaptation et d'améliorer la mise en œuvre de l'action d'adaptation de manière inclusive et participative, en tenant compte des points de vue des pays en développement vulnérables. Relevant les effets néfastes des changements climatiques, Mme El Ouafi a précisé que la sauvegarde de la sécurité alimentaire et l'éradication de la faim sont l'une des priorités fondamentales tout aussi que les vulnérabilités particulières des systèmes de production agricole et alimentaire, surtout en Afrique, notant que le renforcement de la résilience aux effets du changement climatique dans les systèmes de production agricole et alimentaire exige un accès durable et prévisible à des moyens de mise en œuvre adéquats, y compris le financement, le développement et le transfert de technologies et le renforcement des capacités pour les pays en développement Parties. Elle a, ainsi, insisté sur la nécessaire extension des niveaux actuels de financement du climat, par des méthodes concrètes et comptables pour l'objectif collectif des pays développés d'atteindre 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 et au-delà, tout en veillant à l'équilibre entre l'adaptation et l'atténuation, grâce à une augmentation significative du soutien accordé aux subventions pour l'adaptation, et la fourniture d'un soutien adéquat pour le renforcement des capacités et le transfert de technologie. Mme El Ouafi a, par ailleurs, souligné l'importance d'un soutien financier pour le renforcement des capacités pour permettre aux pays en développement de respecter les exigences de transparence améliorées de l'Accord de Paris, tout en insistant sur la nécessité de renforcer le soutien adapté au renforcement des capacités pour permettre aux pays en développement de répondre à leurs besoins et engagements au titre de la Convention et de l'Accord de Paris. A ce propos, elle a affirmé que le Maroc a mis en place un Centre de Compétences en Changement Climatique (4C Maroc) en tant que plate-forme de promotion de la cohérence de la mobilisation de l'expertise nationale pour servir des politiques publiques et des acteurs institutionnels, aux plans national, territorial et international. Le Centre 4C Maroc, a-t-elle expliqué, se veut également un outil de promotion de la coopération sud-sud dans le domaine de lutte contre le réchauffement climatique, notamment avec les pays africains. Organisée conjointement par le Canada, la Chine et l'UE, la Réunion ministérielle sur l'action climatique a rassemblé des ministres et des représentants de près de 35 pays ainsi que des acteurs clés de la lutte contre les changements climatiques afin de faire progresser la mise en œuvre de l'Accord de Paris et faire preuve d'un engagement soutenu à l'échelle mondiale sur ce dossier. MAP