Depuis qu'il a limogé le directeur du FBI, James Comey, Donald Trump est, encore plus que d'habitude, assailli de critiques. Alors que des élus démocrates et républicains s'interrogent depuis mardi soir sur les motifs et le calendrier du limogeage, le président américain dément avoir remercié James Comey à cause de l'enquête de la police fédérale sur une éventuelle collusion de sa campagne avec Moscou. Malgré une mention de l'affaire russe dans la lettre de « licenciement » envoyé par Trump à Comey, la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Huckabee Sanders a déclaré que le limogeage n'avait rien à voir avec la Russie et était dû aux « atrocités » et aux « faux pas et erreurs » du directeur lors de l'enquête sur les emails de la candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton l'an dernier. « Il envisageait de congédier le directeur Comey depuis le jour où il est entré en fonction », a-t-elle déclaré. « Le président ne lui faisait plus confiance depuis des mois. » Donald Trump a justifié ainsi sa décision : « Il ne faisait pas du bon travail, c'est très simple ». Il reproche au patron du FBI, dont le mandat courait jusqu'en 2023, d'avoir commenté publiquement l'affaire Clinton durant la campagne, contrairement à l'usage au FBI mais à la grande satisfaction, à l'époque, du candidat républicain. Pourquoi, demande en substance la Maison Blanche, les démocrates crient-ils au scandale, alors qu'ils avaient eux-mêmes dénoncé le comportement de James Comey ? « Maintenant qu'il a été viré, ils font semblant d'être mécontents. Des hypocrites ! », a synthétisé Donald Trump sur Twitter. À noter que, dans une lettre d'adieu à ses collègues, révélée par CNN, James Comey a écrit : « Je pense depuis longtemps qu'un président peut limoger un directeur du FBI pour n'importe quelle raison, ou pour aucune raison du tout. Je ne m'étendrai pas sur la décision ou la manière dont elle a été appliquée. J'espère que vous non plus. C'est fait, et tout ira bien pour moi. »
Pour rappel, du côté de Moscou, on prenait ses distances avec cette affaire : le limogeage du patron du FBI est « une affaire interne » américaine, a affirmé le Kremlin, disant « espérer que cela n'aura pas d'impact » sur les relations, aujourd'hui exécrables, entre les deux pays.